P-au-P, 24 mai 2017 [AlterPresse] --- Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) se dit toujours préoccupé face à d’éventuelles déportations de migrantes et migrants haïtiens des États-Unis d’Amérique, en dépit du prolongement de leur Statut de protection temporaire (Tps) pour six mois, soit jusqu’au 22 janvier 2018.
Dans une notre en date du 24 mai, transmise à l’agence en ligne AlterPresse, le Garr met en garde contre ces éventuelles déportations qui s’annoncent déjà.
Tout en saluant la décision de proroger le Tps qui arrive à expiration le 22 juillet 2017, il exhorte les autorités haïtiennes « à poursuivre les pourparlers avec l’État américain en vue de l’extension du programme sur un délai raisonnable et adéquat ».
Cette démarche éviterait au pays de faire face à une éventuelle crise humanitaire, poursuit-il.
La mesure de prolongation de 6 mois du Tps devrait permettre aux migrantes et migrants haïtiens bénéficiaires du programme, d’obtenir des documents de voyage et de prendre d’autres dispositions nécessaires pour laisser définitivement les États-Unis, a précisé le Secrétaire du département de la "Homeland Security" des États-Unis (DHs), John F. Kelly.
Elle permettra aussi, a-t-il ajouté, d’accorder le temps au gouvernement haïtien de se préparer à accueillir la déportation future de tous les actuels bénéficiaires du Tps.
Les 58 706 migrants haïtiens, bénéficiaires du Tps, suite au séisme du 12 janvier 2010, étaient sous la menace de déportation des États-Unis.
Cette prolongation de 6 mois dudit programme est jugée inadéquate par des personnalités et organisations de défense des droits humains basées également aux États-Unis, qui apportent leur soutien aux migrants, rappelle le Garr.
Yvette D. Clarke, représentante de l’État de New York à la chambre des représentants des États-Unis, a exprimé sa déception face au refus du département de la « Homeland Security » de proroger pour 18 mois le Tps en faveur des migrants haïtiens.
La congressiste exhorte les autorités américaines à réexaminer « cette décision peu judicieuse » et à collaborer avec le gouvernement haïtien en vue de trouver une solution durable et favorable aux migrants. [emb gp apr 24/05/2017 12 :45]