P-au-P, 22 mai 2017 [AlterPresse] --- Aucun changement qualitatif n’a été constaté dans la vie des Haïtiens, après plus de 100 jours passés par le président Jovenel Moïse au pouvoir (7 février - 17 mai 2017), critique le parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (Pfsdh).
Dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse, il déplore une absence de vision globale pour apporter des solutions aux problèmes auxquels le pays fait face.
Il fustige les interventions ponctuelles du gouvernement qui n’offre que du spectacle et de la propagande.
Pour développer le pays et le faire sortir de la misère, de la corruption et de la mauvaise gouvernance, il faut une vision, un projet national et une mobilisation de toutes les énergies pour créer les conditions sociales nécessaires, estime-t-il.
Ceci permettrait d’attirer les investissements indispensables pour booster la croissance, créer des emplois durables et bien rémunérés, seuls moyens de réduire les inégalités dans le pays, croit la Fusion.
Elle souligne que les finances publiques sont « en berne », avec des recettes fiscales très en-deçà des prévisions, une très forte dépréciation de la gourde qui appauvrit encore plus la population et des crises sociales multiples.
L’augmentations programmée des prix du carburant, discutée uniquement avec certains syndicats à l’exclusion des autres secteurs concernés de la vie nationale, risque d’alimenter des mouvements sociaux dont personne ne peut prévoir l’ampleur ni les conséquences, prévient-elle.
Plusieurs organisations ont dénoncé cette augmentation considérée comme inopportune dans la conjoncture actuelle.
Une gouvernance globale de l’économie est indispensable pour compenser l’augmentation du prix des produits pétroliers sur le marché national, estime l’économiste Frédéric Gérald Chéry, dans une interview accordée à la station en ligne AlterRadio.
La Fusion avance que la très faible participation (21 %) aux dernières élections confère, au chef de l’État, une légitimité « plutôt limitée ».
Ce déficit de légitimité l’oblige à faire beaucoup de gesticulations et à être constamment en campagne pour le combler, analyse-t-elle.
Divers autres secteurs de la vie nationale ont aussi exprimé leur scepticisme face à la gestion du pays par Moïse, après 100 jours passés au pouvoir. [bd emb gp apr 22/05/2017 10 :10]