P-au-P, 12 mai 2017 [AlterPresse] --- La secrétaire générale adjointe de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh), Magalie Georges, appelle à une meilleure coordination des actions des organisations syndicales, dans la lutte pour une éducation de qualité.
Dans un contexte de grèves et manifestations des enseignantes et enseignants, elle préconise une action syndicale coordonnée pour que le secteur puisse parler d’une seule et même voix.
Magalie Georges intervenait à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 13 et dimanche 14 mai 2017 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
Elle fustige le gouvernement haïtien qui n’a émis, dit-elle, aucune réaction sur le cahier de revendications du secteur enseignant, soumis au Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp).
La syndicaliste souligne que les principales revendications des enseignants ne se résument pas au traitement salarial mais à la formation et l’application du statut particulier du personnel enseignant.
Ce statut doit apparaître à travers la grille salariale qui consacre les années de services et la qualification, recommande-t-elle.
Elle désapprouve le fait que des enseignants qui travaillent dans le système depuis plus d’une vingtaine d’années reçoivent le même salaire qu’un débutant.
Le poids politique est devenu tellement fort dans le système éducatif qu’on a l’impression qu’il détruit les écoles, condamne la secrétaire générale adjointe de la Cneh.
Sous l’influence de la politique, des travailleurs sont nommés n’importe comment dans le système, sans formation et sur la base du clientélisme, rapporte-t-elle.
Les secteurs organisés de la société devraient accompagner les parents pour qu’ils comprennent la nécessité de contribuer également à la lutte en faveur du bon fonctionnement de l’éducation.
« Nous sommes loin d’une école républicaine, nos écoles divisent la société », déplore la syndicaliste qui invite, pour comprendre cette réalité, à analyser le parlement où, selon elle, des gens peu instruits se font ridiculiser.
Le taux d’échec élevé des élèves, le manque de formation et de traitements des enseignants sont parmi les problèmes les plus cuisants du système, évoque-t-elle.
Elle critique aussi la transformation de l’éducation en marchandise en Haïti où, chaque année, il y a, constate-t-elle, des enseignants bien formés qui se voient contraints de laisser le métier pour manque de revenus.
Aucun accompagnement notamment en termes de prêts n’est fourmi aux enseignantes et enseignants de la Grande Anse (Sud-ouest) et du Sud touchés par l’ouragan Matthew en octobre dernier, en vue de leur recapitalisation, déplore Georges, tout en pointant du doigt une certaine indécence de l’État.
Totalement démunis dans ces zones, les enseignants sont très en colère, signale-t-elle.
Les enseignants dans les écoles publiques ne seront pas prêts à retourner pas en salle de classe en septembre prochain si leurs revendications ne sont pas prises en compte, avertit-elle, tout en appelant à un État des lieux du système éducatif haïtien.
Entre temps, une nouvelle grève générale est prévue dans les écoles publiques, le lundi 15 mai 2017.
Des marches sont aussi annoncées par l’Union nationale des normaliennes et normaliens d’Haïti (Unnoh) à travers le pays, notamment la capitale Port-au-Prince, à l’occasion de la journée nationale des enseignants, le mercredi 17 mai 2017. [emb gp apr 12/05/2017 15 :15]
TiChèzBa, édition du 22 avril 2017 - Invité, Pierre Espérance, directeur exécutif du Rnddh
« La décision du parquet de se saisir du dossier, relatif aux subventions reçues par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), de la part de deux organismes d’État, me soulage et permettra de faire la lumière sur le dossier », confie Pierre Espérance, directeur exécutif du Rnddh.