P-au-P., 08 mai 2017 [AlterPresse] --- Un bras de fer s’annonce entre les secteurs syndicaux et le gouvernement sur divers dossiers, qui risquent d’affecter le niveau de vie de la population, dont la prochaine augmentation (éventuelle) du prix des carburants et la fixation d’un nouveau salaire minimum journalier.
Le gouvernement prévoit, pour bientôt, un relèvement des prix des produits pétroliers, suite à l’arrêt de la subvention, de ces derniers, par l’État.
Cette subvention représente un débours de 7 milliards de gourdes (US $ 1.00 = 69.00 gourdes ; 1euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui) tous les ans, a rappelé, la semaine dernière, le premier ministre Jack Guy Lafontant.
Par avance, dans plusieurs médias, des dirigeants syndicaux ont mis en garde contre cette mesure et ont annoncé qu’ils n’ont pas encore été contactés.
Les syndicats d’enseignants, qui sont déjà mobilisés, entre autres, sur le front du paiement des arriérés de traitements des professeurs, redoutent la prochaine augmentation des tarifs des produits pétroliers sur le marché national.
« Toute augmentation des prix des produits pétroliers augmentera automatiquement la misère de la population », dénonce Josué Mérilien de l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh).
Il annonçait une marche pacifique, prévue le mardi 9 mai 2017, pour contraindre le gouvernement à satisfaire les revendications des enseignantes et enseignants.
Les activités scolaires ont été considérablement perturbées dans plusieurs départements géographiques du pays (Artibonite, Nord-Ouest, Grande Anse, ...), comme conséquence d’une grève des enseignants des écoles publiques.
De leur coté, les syndicats des industries textiles appellent les ouvrières et ouvriers à la vigilance, en attendant la suite des négociations autour du salaire minimum journalier, prévue dans les prochains jours.
Trois mois avant chaque exercice fiscal, le Conseil supérieur des salaires (Css) doit étudier les indices macro-économiques pour faire des recommandations au gouvernement, en vue de fixer le salaire minimum.
Ce salaire est actuellement de 300.00 gourdes dans les établissements industriels, selon un arrêté présidentiel en date du lundi 23 mai 2016.
L’inflation est aujourd’hui estimée à 13% et la monnaie nationale (la gourde) a perdu environ 60% de sa valeur, en 3 ans. [bd am apr 08/05/2017 14:30]