Témoignage de Colette Lespinasse
Porto Alegre, 28 janv. 05 [AlterPresse] --- A Porto Alegre, une multitude de sujets touchant a des themes variés concernant différents aspects de la vie humaine, de notre societe sont discutes dans des centaines d’ateliers. Ils ont tous un objectif commun, la recherche (par la reflexion, le partage d’experiences et la solidarite) d’alternatives a un ordre mondial injuste, inegal et discriminatoire.
Un des ateliers qui attire notre attention, est celui qui porte sur le droit à la Cite. Des organisations qui militent en faveur de la protection de l’environnement questionnent les conditions dans lesquelles de nombreuses populations évoluent dans les quartiers populaires de certaines villes du monde. « Vivre dans la ville est un droit, ce qui implique l’acces a des services de base comme le ramassage des ordures, l’acces a l’eau, l’organisation d’espaces de loisir, etc », a explique l’un des intervenants.
Ces organisations critiquent le comportement des Etats, qui marginalisent les quartiers pauvres en leur offrant peu de services tout en continuant à prélever des taxes sur les populations qui y vivent.
La question de la privatisation de l’eau a été au coeur de ce débat. Les participants ont mis en evidence la passation progressive de l’eau en tant que bien libre, bien commun, à l’état de marchandise très rentable qui rapporte des millions de benefices, au detriment de la santé des peuples. Ils ont également critiqué l’abandon progressif par les Etats de leur responsabilité de conserver et de fournir l’eau potable à leurs populations, confiée à des firmes privees. « L’eau est un élément indispensable à la vie, elle ne peut pas être considérée comme une marchandise », a insisté l’un des participants.
Les intervenants qui ont pris part à cet atelier, conduit par l’organisation pro-environnementale Enda, ont fait remarquer le paradoxe qui existe entre participation et mobilisation sociale. Dans de nombreux pays, les habitants des quartiers populaires participent à de nombreuses organisations, mais ils ne se mobilisent pas suffisamment pour influencer les decisions politiques concernant leurs conditions de vie. La question de l’acces à l’eau et d’autres sujets concernant les droits des populations qui vivent dans les villes, devraient, selon eux, faire l’objet de grandes mobilisations mondiales pour forcer les dirigeants à changer de cap.
Quelques membres de la delegation haitienne qui participaient à cet atelier en ont profité pour attirer l’attention sur la situation de grande précarité des quartiers populaires de plusieurs villes d’Haiti, conséquence de choix de politiques publiques qui accentuent l’exode rural et la marginalisation. [cl gp apr 28/01/2005 11:50]