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Médias : Le gouvernement souhaite harmoniser ses relations avec la presse en Haïti

P-au-P, 03 mai 2017 [AlterPresse] --- Le gouvernement de Jack Guy Lafontant souhaite harmoniser ses relations avec la presse en Haïti, pour une « cohabitation paisible et respectueuse » au profit de la population, indique le titulaire du Ministère de la culture et de la communication (Mcc), Limond Toussaint, dans un message à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, ce mercredi 3 mai 2017.

« La célébration de cette journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion pour le gouvernement Lafontant de réaffirmer sa foi dans les valeurs démocratiques, qui commencent par la liberté d’expression et le respect des libertés individuelles », soutient le Mcc.

Le Ministère de la communication dit être conscient que la liberté de la presse tire son essence de la liberté d’opinion et d’expression.

Le bon fonctionnement de la presse pourrait jouer un « rôle considérable dans la consolidation de notre jeune démocratie, tout en aidant à marcher vers le développement durable ».

Le Ministère de la communication et de la culture appelle la presse à susciter, au sein de la société, des débats autour de grandes thématiques, comme l’éducation, l’agriculture, la faim, l’emploi, la santé, la sécurité, l’énergie et l’eau.

La liberté de la presse, consacrée par la déclaration universelle des droits humains, en son article 19, a été acquise en Haïti au prix de multiples sacrifices, rappelle le Mcc, soulignant combien cette conquête démocratique doit se perpétuer par un « renforcement de la presse ».

Il salue la mémoire de toutes celles et de tous ceux, qui ont « combattu pour nous conduire à ce grand acquis démocratique ».

Le Ministère de la communication tient à saluer le travail des patrons de medias des associations de journalistes, des travailleurs de la presse et de tous les acteurs concernés dans la lutte pour la liberté de la presse.

Pendant que le Ministère de la communication fait état de son attachement aux « valeurs démocratiques, qui commencent par la liberté d’expression et le respect des libertés individuelles », ses parlementaires sénateurs (15 sénateurs sur 16, le président de l’assemblée ne votant pas) ont ratifié, dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 mars 2017, en dehors d’échanges préalables avec les associations de presse, une proposition de loi, controversée et anachronique, dite sur la diffamation, qui fait ressurgir le spectre du bâillonement de la liberté de la presse, comme aux sombres jours de la dictature.

Lors de son installation, le jeudi 30 mars 2017, Ocmane Clamé Daméus, le nouveau commissaire du gouvernement (qui a occupé la même fonction en 2015), près le tribunal civil de Port-au-Prince, chargé d’appliquer « la politique pénale du gouvernement » (de Jack Guy Lafontant), a même évoqué la mise en place d’ « une cellule contre la diffamation ».

Ce qui traduit une certaine obsession, de la deuxième version du régime tèt kale, de « régenter », à sa manière, la liberté de la presse et la liberté d’expression, aux yeux de plusieurs journalistes.

« Des esprits critiques pour des temps critiques : le rôle des medias dans la promotion de sociétés pacifiques, justes et inclusives » est le thème retenu, cette année, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, ce 3 mai 2017, par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). [jd rc apr 03/04/2017 12:50]