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Haïti-Politique : Jilap souhaite le triomphe de la justice dans l’affaire de blanchiment d’argent reproché à Jovenel Moïse

P-au-P, 11 avril 2017 [AlterPresse] --- La Commission épiscopale Justice et paix (Jilap) de l’église catholique romaine souhaite le triomphe de la justice, dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent reproché au président de la république, Jovenel Moïse.

La justice doit prendre toutes les mesures nécessaires afin de sévir contre les corrompus et les corrupteurs, exige le coordonnateur national de Jilap, Rovelson Apollon, joint au téléphone par AlterPresse.

Quand la justice fait défaut dans un pays, on ne saurait parler de l’État de droit, souligne-t-il.

Il dénonce le mauvais fonctionnement des institutions, qui entraîne l’impunité, le désordre et l’insécurité à travers le pays.

Dans une note de presse en date du 7 avril, une douzaine de députés ont réclamé la formation d’une commission spéciale parlementaire, chargée d’enquêter sur le bien-fondé du rapport de l’Unité centrale et de renseignement financiers (Ucref), concernant les faits de blanchiment d’argent reprochés au chef de l’État.

Ce rapport de l’Ucref a fait état de transactions financières suspectes ou douteuses de Jovenel Moïse, du 5 mars 2007 au 31 mai 2013.

Le document a été acheminé, pour les suites utiles, aux autorités judiciaires compétentes.

Apollon, qui dit attendre l’ordonnance du juge d’instruction en charge du dossier, n’a pas caché son scepticisme par rapport à cette initiative que veulent entreprendre ces députés, issus de différents blocs politiques.

La demande des députés a été vite rejetée par le président de la chambre basse, Cholzer Chancy, qui a souligné que la formation d’une telle commission relève de ses prérogatives.

La corruption constitue l’un des fléaux qui plongent le pays dans le sous-développement, avance le coordonnateur national de Jilap.

Il n’y aura aucune issue judiciaire sur ce dossier pas avant la fin du mandat du président, parce que ce dernier est couvert par l’immunité présidentielle, anticipe le coordonnateur du Collectif Défenseurs plus, Antonal Mortimé.

Le dossier suivra son cours et, à chaque fois, il y aura une couleur politique qui y sera ajoutée, parce que Moïse est un personnage politique, prévient-il. [jep emb gp apr 11/04/2017 10 :25]