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Un leadership étatique fait défaut dans la gestion post-Matthew en Haïti, selon Pierre Michelot Jean-Claude, de l’Université d’État

P-au-P, 7 avril 2017 [AlterPresse] --- A la suite d’une série de missions dans les zones touchées par le cyclone Matthew, lors de son passage en octobre 2016 en Haïti, l’Université d’État relève une absence de leadership étatique, ce qui favorise le contrôle de la situation par des organisations internationales.

La remarque est faite par Pierre Michelot Jean-Claude, consultant du Rectorat de l’UEH, à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée, les samedi 8 et dimanche 9 avril 2017, sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7 :00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7 :00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).

Les organisations internationales profiteraient de cette absence, souligne-t-il, pour « imposer des plans qui n’apportent aucun résultat », dans la situation de « crise multidimensionnelle » à laquelle sont confrontées les régions touchées.

L’UEH a conduit une série de 13 missions universitaires réalisées d’octobre 2016 à janvier 2017, à travers treize localités des 5 départements les plus touchés par le cyclone notamment la Grande Anse (Sud-Ouest) et le Sud.

« C’est quoi le plan de gestion de l’aide alimentaire », entrant dans la gestion de globale de l’aide ?, s’interroge Pierre Michelot Jean-Claude. « L’aide apportée répond-elle véritablement aux besoins réels… Besoins d’autonomie et de dignité des gens ? »

Le témoignage fournit à propos de la situation sur le terrain est frappant : des mois après, les victimes sont encore traumatisées, sans pouvoir bénéficier de l’assistance de psychologues haïtiens ; l’aide est distribuée de manière humiliante… la dignité des gens n’est pas respectée… les vraies victimes ne sont pas touchées ; les autorités locales sont sans ressources matérielles, institutionnelles, financières et techniques.

D’autre part, le consultant critique la prédominance des étrangers en tant que ressources intervenant dans le domaine de la gestion des risques et désastres dans le pays.

« Le peu que nous avons a été formé sur le tas », déplore-t-il.

Il estime qu’« un pays aussi exposé ne peut pas ne pas disposer de cadres locaux en matière de gestion de risques et désastre. Il faut qu’on ait des professionnels prêts à intervenir. »

Une autre priorité du moment : « le renforcement de la protection civile, puisque Haïti est le 3e pays du monde le plus exposé aux changements climatiques ».

Pierre Michelot Jean-Claude appelle à mieux se préparer en perspective de phénomènes naturels de plus en plus violents.

Il rappelle la nécessité de l’intégration dans le cursus académique de voyages universitaires dans des zones les plus défavorisées du pays et de la mise en place d’un cours d’éducation à l’environnement et à la citoyenneté pour toutes les étudiantes et tous les étudiants de l’Ueh. [apr 07/04/2017 21:00]


TiChèzBa, édition du 1er avril 2017 - Invitées, Faidlyne Policard et Rachelle Doucet du Groupe de réflexion et d’action pour une Haïti nouvelle (Grahn)

À la veille de l’événement « PiGraN’2017 », prévu les vendredi 7 et samedi 8 avril 2017, le Groupe de réflexion et d’action pour une Haïti nouvelle (Grahn-Monde) prône la vigie citoyenne en vue d’un développement « innovateur » et « inclusif » en Haïti.