P-au-P, 3 avril 2017 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) recommande aux dirigeants de l’État de mettre en œuvre de véritables « politiques publiques » capable de répondre aux besoins de la population, notamment les personnes en insécurité alimentaire.
« Le droit à chaque personne d’avoir un niveau de vie suffisant est un droit fondamental », déclare Alermy Piervilus, secrétaire exécutif de la Pohdh, lors d’une conférence-débat, organisée le vendredi 31 mars 2017, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse
Ce droit est garanti par la constitution haïtienne de 1987 et par des instruments internationaux tels que la déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits économique, sociaux et culturels (Pidesc), rappelle-t-il.
Les catastrophes naturelles ainsi que les choix économiques et stratégies de développement des différents gouvernements haïtiens sont des aspects à la base de la crise alimentaire, soutient Piervilus.
Pour sa part, l’économiste Camille Chalmers exprime ses « inquiétudes » face à la situation d’alimentation, lors de la conférence-débat axée autour du thème : « politique économique et crise alimentaire en Haïti ».
« Dans les trois prochains mois, plusieurs personnes pourraient faire face à des situations de famine, dans les départements du Sud, de la Grande Anse, des Nippes (Sud-Ouest) et aussi dans le bas Nord-Ouest », alerte-t-il.
L’État devrait élaborer un plan d’urgence humanitaire en vue de répondre à cette éventuelle crise, suggère-t-il, tout en dénonçant un manque de conscience de l’État par rapport à la gravité de la situation.
Il appelle la société haïtienne notamment les mouvements sociaux et organisations à se mobiliser en vue de déterminer ce qu’ils pourront apporter à la population du Grand Sud, affectée par le passage de l’ouragan Matthew, les 3 et 4 octobre 2016.
Chalmers a aussi appelé le gouvernement à définir un « plan humanitaire » en faveur du Grand Sud.
« Près de 43% de la population de la Grande Anse se trouve dans l’insécurité alimentaire », indique, pour sa part, Raynold Saint-Val, chef de service à la publication de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa).
L’État devrait prendre des mesures conjoncturelles et structurelles à court, moyen et à long terme en vue d’améliorer les conditions de vie dans le pays, souhaite-t-il.
Saint-Val l’exhorte à renforcer la capacité des producteurs locaux en leur donnant des intrants de qualité. [jd emb gp apr 03/04/2017 13 :20]