P-au-P, 20 mars 2017 [AlterPresse] --- Plusieurs commerçantes et commerçants de vêtements usagés et de tissus ont manifesté leurs mécontentements, ce lundi 20 mars 2017, en observant l’ampleur de leurs déboires et des dégâts enregistrés, après l’incendie éclaté dans la soirée du dimanche 19 mars 2017.
Le feu, qui s’est déclaré, la veille (le dimanche 19 mars 2017), vers 7:00 pm locales (0:00 gmt le lundi 20 mars 2017), dans les entrepôts de vêtements usagés, a ravagé l’ensemble des marchandises, qui y étaient entreposées, malgré la diligence des agents de sapeurs-pompiers, rapportent plusieurs commerçantes et commerçants victimes, interrogés par l’agence en ligne AlterPresse.
Les causes de l’incendie ne sont pas encore déterminées par les autorités judiciaires et policières, desquelles la mairie de Port-au-Prince réclame une enquête...
Les dégâts et les pertes sont considérables, indiquent des marchandes, dont le visage transpirait encore le chagrin et l’émoi
Certains riverains, rencontrés sur les lieux du sinistre, essayaient de récupérer quelques vieux habits usagés, épargnés par les flammes.
« Nous attendons que le président Jovenel Moïse vienne nous visiter. Nous n’avons aucune ressource, ni rien pour survivre », se lamente Clarice Pierre, une commerçante.
« Presque chaque année, nous perdons nos marchandises dans des incendies. Maintenant il ne nous reste plus rien, nous n’en pouvons plus », se plaint une autre victime, évoquant un incendie, déclaré au marche public de la Croix des Bossales en mars 2016.
Une autre commerçante indique avoir déjà été victime, à trois reprises, dans des incendies au marché public de la Croix des Bossales.
« La majorité d’entre nous ont acheté des marchandises de l’étranger, grâce à des prêts à la banque. Nous devrions rembourser ces prêts pour avoir accès à d’autres crédits », fait savoir Yolène Content, une autre marchande.
Les autorités doivent prendre des mesures urgentes, en vue de redresser la situation économique, qui tend à empirer, avec la hausse, continue, presque quotidiennement, des prix de tous les biens essentiels à la consommation (huile de cuisine, savon de lessive, sucre, fruits à teneur à vitamine C, poissons, viande, gaz propane, etc), sur les différents marchés publics en Haïti, depuis 2016, exigent ces commerçantes, affectées par l’incendie du dimanche 19 mars 2017.
Une majorité de femmes commerçantes ainsi que des commerçants ont manifesté, ce lundi 20 mars 2017, devant ce qui reste des entrepôts, consumés dans les flammes, du marché public de la Croix des Bossales, pour exiger une action immédiate en faveur des victimes.
L’administration communale de Port-au-Prince, qui gère les différents marchés publics de la capitale, appelle les autorités policières et judiciaires à diligenter une enquête autour de l’incendie, éclaté dans la soirée du dimanche 19 mars 2017, au marché public dénommé Croix des Bossales.
Le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince affirme avoir ouvert une information judiciaire sur l’incendie du 19 mars 2017, en décernant des mandats d’amener contre le directeur du marché public de la Croix des Bossales ainsi que contre les agents de sécurité, qui se trouvaient sur place au moment du fléau.
A quand des dispositions sécuritaires efficaces et durables dans les marchés publics ?
Comme ceux, enregistrés dans les quartiers populaires, dénommés « cités », durant les années 1970, à Port-au-Prince, les incendies, suspects, dans les marchés publics, se reproduisent régulièrement dans la zone métropolitaine de la capitale, sans aucune mise en train d’actions de prévention pour les prévenir durablement.
Chaque fois qu’ils ont lieu, les autorités promettent de prendre des dispositions sécuritaires et d’y remédier.
Dans la matinée du mardi 6 décembre 2016, une grande quantité de marchandises ont été consumées dans les flammes, au marché public de Bizoton, au sud de la capitale.
Un violent incendie s’était également propagé dans la nuit du dimanche 20 novembre 2016, vers 9:00 pm locales (2:00 gmt le lundi 21 novembre 2016), au marché municipal dénommé Kokoye à Frères (Pétionville), quelques heures seulement après les scrutins (présidentiel et législatifs).
Le marché public de Tabarre (municipalité au nord-est de la capitale) a été la proie de flammes, en janvier 2013 et en février 2012...
Très souvent, ce sont les petites commerçantes et les petits commerçants qui se retrouvent aux abois, en venant grossir le lot de chômeuses et chômeurs, qui avaient, préalablement, consenti d’énormes sacrifices et débours, dans le secteur dit informel (Kout ponya = crédits à des taux usuraires (exorbitants), ou d’autres types de crédits) pour subvenir aux besoins de leurs familles, sans aucun accompagnement d’institutions étatiques.
Il y a également une réalité d’encombrement d’espaces dans les marchés publics, qui n’obéissent à aucun plan d’exposition de marchandises, dans des conditions idéales d’assainissement, ni d’aménagement pertinent pour les commerçantes et commerçants (absence de toilettes appropriées et de salles adéquates de bains, pas de système de collecte des ordures et d’autyres déchets, produits dans les marchés, déficiences dans la sécurité des commerçantes et commerçants, ainsi que de leurs marchandises, entrepôts mal agencés et mal distribués, problèmes d’aération et de ventilation, manque de dispositions face aux intempéries, etc.).
En plus, les commerçantes et commerçants affrontent quotidiennement une ambiance délétère, une atmosphère de stress et d’anxiété, marquée par des opérations de rançonnements et de rackets, perpétrées, depuis 1997, par des gangs armés, au vu et au su de celles et ceux préposés pour les combattre…[jep emb rc apr 20/03/2017 18:15]