P-au-P., 28 janv. 05, [AlterPresse] --- Le secteur des droits humains haïtien ne s’est pas encore accordé sur des informations rapportées par des médias concernant des exécutions sommaires, dans la répression, par la police, de groupes armés dans des quartiers populaires.
Le Centre œcuménique des Droits Humains (CEDH) a déclaré constater ces derniers jours des brutalités policières à la capitale, mais ne pas disposer de preuve à propos d’exécutions sommaires. « Je n’ai pas d’éléments de preuve pour parler d’exécution sommaire de la part de la police dans ses opérations », a déclaré le Coordonnateur du CEDH, Jean Claude Bajeux, dans une entrevue téléphonique accordée à AlterPresse.
Le Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles, (CARLI) avait fait part à la presse, en début de semaine, de ses préoccupations face à la recrudescence des actes de violence, et d’exécutions sommaires survenues dans les quartiers populeux de la capitale, lors des opérations menées par la police.
Dans un communiqué transmis à AlterPresse le 23 janvier dernier, Le CARLI avait exprimé « son inquiétude et sa profonde préoccupation face aux violations du droit à la vie » en relatant que « plusieurs cas d’exécutions sommaires » s’étaient produits durant les dernières semaines. Le CARLI avait spécifiquement mentionné l’ « exécution de Jimmy Charles le 13 janvier 2005 », et l’« exécution du journaliste Abdias Jean le même jour (13 janvier) alors qu’il couvait un reportage à Cité de Dieu (périphérie de Port-au-Prince) ».
Pour sa part, la Coalition Nationale pour les Droits des Haitiens (NCHR) a fait savoir à l’agence en ligne HPN que cette organisation a enregistré de nombreuses plaintes contre la police, de la part d’habitants des quartiers populaires de la capitale. La NCHR a été informée de cas de personnes abattues par la police, a confié son Directeur, Pierre Espérance. « Nous allons demander à la police d’ouvrir des enquêtes sur ces cas ainsi que sur les actes de brutalités exercées par des policiers au cours leurs interventions », a déclaré M. Espérance.
Dans une interview accordée à AlterPresse ce 27 janvier, la porte parole de la police, la Commissaire Jessy Cameau Coicou, a nié toute responsabilité de l’institution policière dans les actes qui lui sont reprochés. « L’institution policière n’a pas pour vocation de tirer sur des contrevenants, mais de les arrêter et les déférer par devant la justice », a-t-elle affirmé.
Jessy Coicou a cependant souligné que « la police a droit à l’autodéfense, quand elle est attaquée par des individus, dans l’exercice de sa fonction ». Dans plusieurs de ses rapports, la porte-parole de la police a parlé d’individus abattus lors « d’échanges de tirs avec la police ».
La porte parole de la police a affirmé n’avoir jamais enregistré de meurtre de journaliste dans l’opération policière du 13 janvier 2005, à Village de Dieu. « Si quelqu’un se sent léser, et que ses droits ont été violés par la police, qu’il porte plainte par devant la justice contre la tierce personne ou l’institution qui aurait enfreint ses droits », a conclu Jessy Coicou. [fl gp apr 28/01/2005 23:45]