Español English French Kwéyol

Haïti-Politique : Le processus de ratification du Dr Jack Guy Lafontant, entaché de corruptions, critiquent plusieurs secteurs

P-au-P, 17 mars 2017 [AlterPresse] --- Le processus, qui a mené à la ratification, au sénat, du premier ministre nommé, Jack Guy Lafontant, serait entaché de corruptions, suivant les critiques de plusieurs secteurs de la vie nationale, interrogés par AlterPresse.

Lafontant a été ratifiée, tôt le jeudi 16 mars 2017, par le sénat, à l’issue d’une séance marathon.

Sur 28 sénateurs présents à la séance, 20 ont voté pour et 7 se sont abstenus (le président ne vote pas), après des débats qui ont duré environ 10 heures.

« La séance a été une perte de temps. Il n’y a aucun sens d’exiger à un premier ministre de se présenter par devant un parlement, alors qu’en fait, c’est une affaire de marchandage », estime le coordonnateur du Collectif du 4 décembre, Jean Robert Argant.

Il déplore la façon, dont s’est déroulé le processus de ratification du premier ministre nommé, tout en souhaitant que le pays soit doté d’une vraie Constitution qui abolit la fonction de premier ministre.

« Quels seront les moyens mis à la disposition de ce gouvernement pour réaliser toutes les promesses faites aux parlementaires ? », se questionne Argant, déplorant les mauvaises conditions de vie de la grande majorité de la population.

Le nouveau gouvernement devrait créer de nouvelles structures afin de mettre le pays sur le chemin du développement.

Le niveau des débats est très bas au sénat, fustige le responsable d’observation au sein de la Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Ce-Jilap), Rovelson Apollon.

Le pays est loin d’avoir des résultats, en termes d’actions gouvernementales, prévient-il.

« Les sénateurs n’ont pas vraiment apporté des idées constructives. C’était semblable à une pièce de théâtre. Les débats n’ont apporté aucun élan à la république », s’indigne-t-il.

La secrétaire générale de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs haïtiens (Cneh), Rose Thérèse Magalie Georges, souhaite que le prochain gouvernement se penche sur l’application du statut particulier du personnel enseignant.

« L’énoncé de politique générale du premier ministre nommé méprise manifestement les revendications de l’ensemble des collectivités territoriales haïtiennes », relève, pour sa part, l’Association des maires de l’Artibonite (Ama).

La problématique de la centralisation et du cadre légal, l’autonomie financière et administrative de la commune, le respect du fonds de gestion et du développement des collectivités territoriales (Fgdct), les fonds communaux constituent la toile de fond des préoccupations de tous les maires de la république et du département de l’Artibonite en particulier, fait valoir l’Ama.

« Le sénat de la république a voté, sans grands débats, sur une déclaration de politique générale, qui ne présente aucun objectif clair pour sortir le pays de l’impasse », déplore-t-elle.

Le premier ministre nommé, qui vient de franchir une première étape au sénat, doit se présenter prochainement, devant la chambre des députés, pour obtenir son approbation ou non concernant l’énoncé de sa politique générale. [jep emb gp apr 17/03/2017 15 :40]