P-au-P, 13 mars 2017 [AlterPresse] --- L’homme d’affaires, Réginald Boulos, rappelle à Joseph Michel Martelly que son ancien statut de chef d’État (2011-2016) le commande à agir « en modèle et en leader » afin d’amener la population à se réconcilier.
Martelly a un devoir de retenue, consistant à manifester du respect envers ses concitoyens, soutient Réginald Boulos, dans une lettre en date du vendredi 10 mars 2017, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Il exhorte l’ancien président à saisir « l’opportunité enviable, que lui offrent l’histoire et le destin, de servir de modèle aux enfants et aux jeunes » du pays.
Pendant le carnaval présidentiel de 2017 aux Cayes, les dimanche 26, lundi 27 et mardi 28 février, Martelly a attaqué l’intégrité morale et psychique des journalistes Jean Monard Métellus et Marie Liliane Pierre Paul, deux personnalités bien connues du pays.
Ses comportements ont atteint une proportion inquiétante, selon diverses organisations qui ont élevé la voix contre les incitations à la violence, la débauche juvénile et les injures, à peine voilées, à l’encontre des femmes et des jeunes filles, lors de ces festivités.
Ces organisations ont pris l’initiative de lancer une pétition, ouverte aux signatures de celles et ceux qui y adhèrent, pour freiner la débauche juvénile et la dévalorisation du carnaval et de la culture haïtienne, symbolisées par les propos de Martelly
Réginald Boulos appelle tout un chacun à « faire preuve de transcendance et de dépassement », en cassant résolument cette dynamique d’invectives.
Martelly risquerait de sortir du « chemin noble et honorable », que le destin lui a réservé, en faisant de lui le 56e président de la république d’Haïti, avance-t-il.
« Si d’autres, regrettablement, se croient en droit de dire ou faire n’importe quoi, en tout temps et tout lieu, vous, par contre, devez, toujours et partout, vous interdire de dire ou faire n’importe quoi ».
Boulos déplore le fait que le pays assiste, « avec inquiétude et amertume », à des attaques continues sur les libertés individuelles et à l’utilisation abusive et incendiaire de la liberté de parole.
Le semblant de polémique, qui oppose l’ancien président à deux membres de la presse haïtienne est « l’expression d’un drame social très profond, marqué par une dilution des mœurs, une perte de sens et de valeurs ».
« Nous devrions nous ressaisir et démontrer, en gens de bien et pétris d’abnégation et de civilité, par nos paroles et nos actes, que l’esprit de transcendance et de générosité est de loin plus grand et plus noble que l’instinct de revanche », souhaite l’homme d’affaires, Réginald Boulos. [jd bd rc apr 13/03/2017 14:00]