Arcahaie (Haïti), 10 mars 2017 [AlterPresse] --- Les mouvements violents, enregistrés à l’Arcahaie (nord de la capitale), depuis le lundi 6 mars 2017, ont fait une dizaine de blessés, quatre véhicules incendiés, 20 autres gravement endommagés, indique à AlterPresse Rosemila Petit-Frère, mairesse principale de la commune.
Environ une vingtaine de personnes ont été également interpellées par les forces de l’ordre.
Ces manifestations violentes ont eu lieu à l’Arcahaie pour contester la délimitation territoriale, qui élève Montrouis au rang de commune à part entière, suivant un décret publié sous la présidence d’alors de Michel Martelly.
Le mercredi 8 mars 2017, la commune de l’Arcahaie a été, à nouveau, secouée par des violences, qui ont paralysé les activités commerciales et scolaires.
Lors d’interventions, des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) auraient lancé des pneus usagés enflammés à l’intérieur des maisons, commerces et petites entreprises, rapporte Petit-Frère.
Elle indique que l’une des principales revendications de la population de l’Arcahaie est le retrait des forces de l’ordre.
La population ne s’oppose pas à ce que Montrouis devienne commune. Les enjeux concernent, en réalité, les délimitations et la juridiction, précise-t-elle.
Les actes de violences enregistrées seraient, selon elle, des représailles de la population, en réponse aux interventions musclées des policiers qui auraient, selon elle, tiré à hauteur d’hommes à plusieurs reprises.
Ces actions ont occasionné plus d’une dizaine de blessés par balles, fait-elle savoir.
Elle déplore le fait que les actions de la Pnh ne soient pas ciblées, parce que, dit-elle, des fauteurs de troubles en profitent pour infiltrer ces manifestations, entamées depuis août 2015.
La population exige la libération de plusieurs personnes incarcérées illégalement, dans le cadre des interventions de la police, et des réparations pour les maisons, voitures et motocyclettes incendiées depuis le début des conflits, rapporte Petit-Frère.
Une commission, formée par l’exécutif, devait se rendre, le jeudi 9 mars 2017, à l’Arcahaie, pour entamer des discussions avec les principaux responsables concernés par cette situation.
Lors de ces échanges, un cahier de charge des archeloises et archelois devait être présenté à la commission présidentielle, qui entend négocier une sortie de crise, en particulier la cessation des manifestations violentes dans la commune.
Dans une note, la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest (Ccio) a déploré les dégâts, enregistrés dans la commune de l’Arcahaie, et a aussi exhorté les riveraines et riverains à faire preuve de retenue.
La Ccio appelle les autorités étatiques à s’impliquer dans la résolution pacifique et prompte de ce conflit, en prenant toutes les mesures, prévues par la loi, pour garantir la sécurité des vies et des biens. [am emb gp apr 09/03/2017 16:40]