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Haïti-Genre : La dirigeante féministe et ancienne ministre Lise-Marie Dejean appelle à renforcer les acquis du mouvement des femmes

P-au-P, 9 mars 2017 [AlterPresse] --- La dirigeante féministe Lise-Marie Dejean, membre fondatrice de la Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), appelle à renforcer les acquis de la lutte du mouvement des femmes en Haïti, dans un entretien accordé avec l’agence en ligne AlterPresse.

Dejean, qui fut la première femme ministre à la condition féminine et aux droits des femmes, a tenu à souligner quelques acquis dans le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

Grâce au ministère à la condition féminine et aux droits des femmes et aux organisations féministes, le viol est désormais inscrit dans le code pénal comme un crime punissable alors qu’avant, il y avait un flou sur le sujet, rappelle-t-elle.

Le budget sensible au genre, concept qui permet de prendre en compte les femmes dans les prévisions budgétaires au niveau des divers ministères commence à refaire surface, après sa mise en veilleuse, fait-elle savoir.

Cette année, le ministère à la condition s’approprie la devise de l’Organisation des Nations unies (Onu) qui est de renforcer le pouvoir des femmes dans le travail, dit-elle.

La journée internationale des droits des femmes est célébrée sous le thème : « Les femmes dans un monde du travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2030 » (50-50) Fò n vanse / Patisipasyon fanm = Ayiti djanm).

Dejean dénonce la politique actuelle qui semble se pratiquer, dit-elle, « au masculin », notamment à travers le parlement qui se « fondamentalise » de plus en plus.

Il y a seulement 4 femmes au parlement, issues des législatives du 20 novembre 2016.

L’ancienne ministre y voit une marche arrière dans l’évolution des mentalités.

Elle se félicite de l’éducation à la fois ponctuelle et systématique réalisée par la Sofa pour ses membres afin qu’ils puissent s’impliquer dans la sphère politique, ainsi que le travail effectué par la représentante des femmes au sein de l’institution électorale, Marie Frantz Joachim.

La militante féministe se réjouit que la date du 8 mars soit, de plus en plus, présente dans les esprits comme une journée consacrée à la réflexion et l’action concernant les problèmes des femmes et non une « fête ». [emb gp apr 09/03/2017 14 :45]