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Après les dernières élections en Haïti, les sociaux-démocrates repartent à zéro, selon Edmonde Supplice Beauzile

P-au-P, 03 mars 2017 [AlterPresse] --- Après l’échec du secteur démocratique aux dernières élections, la Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (Fusion) veut repartir à zéro, indique la présidente du parti Edmonde Supplice Beauzile.

La Fusion des sociaux-démocrates doit se tourner vers les jeunes, en recommençant le travail à la base, avance Edmonde Supplice Beauzile, invitée à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 04 et dimanche 05 mars 2017 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).

« S’il faut repartir à zéro, nous n’avons pas d’autres leviers que les autres partis politiques (affaiblis et non représentatifs au sein du parlement). Il faut les renforcer », poursuit-elle.

A la présidentielle du dimanche 20 novembre 2016, Edmonde Suppice Beauzile est arrivée en 6e position, avec un score de 0.64% des voix.

Aux législatives, seulement quatre députés ont été élus sous la bannière de la Fusion, mais le parti ne peut compter que sur un seul, regrette la dirigeante politique.

La compétition déloyale, constatée dans ces élections, dans lesquelles l’argent a tout déterminé, serait la cause de cet échec, selon l’ancienne candidate à la présidence.

À présent, les principales forces politiques sont constituées par le Parti haïtien tèt kale (Phtk) et alliés ainsi que d’autres plateformes politiques, reconnaît-elle.

Faux pas de Jovenel Moïse

Le nouveau président, Jovenel Moïse, devait faire appel au bons sens, avant même d’avoir nommé son premier ministre et voulu l’installer, en cherchant à trouver une entente avec les secteurs politiques, pour éviter de mal gérer son quinquennat, estime-t-elle.

Même s’il est un bon docteur, le premier ministre nommé, Jack Guy Lafontant, est un novice en politique, avance-t-elle.

L’amateurisme et la confrontation d’intérêts multiples seraient à l’origine du retard, observé dans la mise en place d’un nouveau gouvernement, près d’un mois après la prestation de serment de Jovenel Moïse, fustige-t-elle.

Elle évoque des conflits, existant entre les milieux d’affaires, l’équipe de l’ancien président Joseph Michel Martelly, le parlement ainsi que le camp de Jovenel Moïse, qui empêcheraient ce dernier de décider à qui reviendrait la plus grosse part du pouvoir.

Le pouvoir de Jovenel Moïse est tributaire de forces, qui veulent contrôler, de manière hégémonique, l’économie du pays, au détriment des besoins de la population, déclare-t-elle.

Tout en appelant à se méfier des « populistes » qui se révèlent être des « démagogues », elle souligne que l’expression de la Fusion se définit comme une « opposition constructive », qui inclut une capacité de critique et de proposition.

L’ancienne candidate à la présidence souligne une déchéance morale, fruit d’une certaine précarité économique, de la négligence de l’État et de la démission des autorités morales.

La Fusion condamne le comportement dépravé de Martelly (« Sweet Micky »), qui a tenu des propos obscènes à l’endroit de certains confrères de la presse, à l’occasion du carnaval déroulé aux Cayes (Sud), les 26, 27 et 28 février 2017.[emb gp apr 03/03/2017 16 :20]


TiChèzBa, édition du 25 février 2017 - Invité, Agr. Jean Camille Bissereth, promoteur touristique

L’ingénieur-agronome Jean Camille Bissereth, coordonnateur général de la Fondation pour le Développement du Tourisme Alternatif en Haïti (Fondtah) appelle à des actions pouvant permettre au carnaval haïtien, considéré comme « la plus grande fête populaire et culturelle », de se transformer en une vraie industrie, capable de favoriser l’épanouissement du tourisme.