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Haïti : La Saks salue la mémoire de Sony Estéus, à l’occasion du 2e anniversaire de son décès

P-au-P, 03 mars 2017 [AlterPresse] --- La Société d’animation en communication sociale (Saks) salue la mémoire de son ancien directeur général, Sony Estéus, décédé subitement, dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 mars 2015, à l’âge de 50 ans.

Dans un message transmis à AlterPresse, ce vendredi 3 mars 2017, l’institution rappelle que le confrère a travaillé sans relâche pour permettre à la Saks et au mouvement des radios communautaires de franchir 25 ans d’existence.

Saks promet de poursuivre les « rêves » de Sony Estéus, irremplaçable, dit-elle, au sein de son équipe.

Membre fondateur, en 1992, de Saks, dont il est devenu le directeur dans les années 2000, Estéus s’est engagé dans la communication alternative et populaire.

Il a travaillé principalement dans l’accompagnement et la formation des équipes de radios communautaires à travers Haïti et effectué de fréquents déplacements, dans le milieu paysan, à travers Haïti.

Il a d’ailleurs animé sur la station privée Radio Kiskeya une émission consacrée au monde paysan, intitulée « Nou tout anndan » (Tous à l’intérieur, par opposition à l’expression « pays en dehors ».

Dans un mail, adressé à l’équipe de Saks et dont copie est parvenue à AlterPresse, la journaliste et militante des droits humains, Colette Lespinasse, dit souhaiter que l’esprit du défunt reste toujours vivant.

« Les moyens de communication devraient servir pour le bien-être de la population, défendre ses droits. Ils ne devraient pas être utilisés pour détruire les personnes ainsi que nos valeurs », souhaite-elle (sans directement faire allusion au scandale, suscité par la campagne de dénigrement, entreprise par l’ancien président Michel Martelly contre les journalistes Liliane Pierre-Paul et Jean Monard Métellus).

Sony Estéus a débuté dans la production radiophonique, à la fin des années 1980, au Centre de recherche et d’action pour le développement (Crad), où il participait à l’animation du magazine Nouvèl pou n al pi lwen, distribué à travers le pays sur cassettes audio de 30 minutes, rappelle la Saks.

En 1992, durant la période du sanglant coup d’État militaire en Haïti, le prix de la liberté de la presse du Comité international pour la protection des journalistes (Cpj) a été décerné à Estéus, ancien collaborateur dans divers médias, dont Radio Haïti Inter et Radio Tropic FM.

En tant que linguiste et militant pour la promotion du Créole, il a également contribué activement à la promotion de cette langue, notamment à l’initiative de la mise en place de l’Académie du Créole haïtien. [jd emb gp apr 03/03/2017 10:50]