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L’Obmec encourage une politique environnementale commune à Haïti et la R.D. pour la sauvegarde des ressources naturelles de l’île

P-au-P, 20 févr. 2017 [AlterPresse] --- L’Observatoire binational sur la migration, l’éducation, l’environnement et le commerce (Obmec) souhaite la mise sur pied d’une politique environnementale commune entre Haïti et la République Dominicaine.

Cette recommandation est issue d’un diagnostic environnemental, réalisé par l’Obmec sur la richesse de la biodiversité de l’île et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

L’Obmec recommande aux autorités de travailler, entre autres, à l’élaboration d’un cadre réglementaire et des procédures d’implémentation et d’accompagnement, pour la conservation des ressources naturelles, comme la faune, la flore, l’eau, l’air et le sol.

Il faut envisager, selon lui, certaines mesures conjointes qui pourraient inverser « les tendances négatives » et à contribuer à « un développement plus respectueux » de l’environnement de la zone frontalière.

« L’environnement commun de l’ile, c’est une réalité qui s’impose à nous autres. Nous devons aller dans ce sens-là. La politique environnementale doit être en cohérence avec cette réalité », avance l’enseignant-chercheur, Joaneson Lacour, détenteur d’un doctorat en chimie de l’environnement, traitement biologique des déchets.

Il intervenait, le vendredi 17 février 2017, à une conférence-débats, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse

Pour parvenir à la hiérarchisation des actions à mener, il estime qu’il faut favoriser une politique durable de l’environnement.

« Il faut arriver à mettre en œuvre un programme de reboisement et de restauration de l’environnement, au niveau transfrontalier, en vue d’un programme-pilote d’assainissement et de gestion des déchets », renchérit Lacour.

« Si nous réhabilitons notre environnement, nous pouvons établir des politiques publiques pour résoudre des problèmes environnementaux, soutient, pour sa part, le chercheur Stervins Alexis, docteur en sciences de l’environnement.

Les chercheurs se sont mis d’accord sur des paramètres-clés du diagnostic, comme le changement climatique, l’eau, l’assainissement, les déchets solides, les bassins versants, les forêts et aires protégées, la biodiversité, l’énergie, la pollution (air, eau, sol) et les risques et désastres.

En termes de richesse, il existe 5 éco-régions et 17 écosystèmes d’intérêt pour la conservation, 7 types et 45 sous-types de formations végétales, surtout en République Dominicaines, 6 types de forêts en Haïti et 7 autres en territoire voisin, indique Alexis.

Des recherches ont permis d’identifier 37% d’espèces de plantes, qui sont endémiques sur 76 mille espèces, ainsi que 36 % d’espèces de plantes vasculaires, endémiques sur 7 mille espèces.

Plus de 2 mille espèces d’animaux terrestres, cavernicoles, aquatiques et marins sont endémiques, ce qui représente 75%.

Des chiffres font également état d’un réseau de 35 aires protégées en construction, dont 1 marine et côtière et 6 autres officiellement déclarées en Haïti.

L’Obmec compte définir une hiérarchisation des actions et stratégies, à mettre en œuvre pour protéger et restaurer l’environnement et les ressources naturelles de l’île. [jep emb gp apr 20/02/2017 12:50]