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Haïti-Justice : Jean-Charles Moïse au cabinet d’instruction dans le cadre de l’affaire de blanchiment des avoirs impliquant Jovenel Moïse

P-au-P, 16 févr. 2017 [AlterPresse] --- L’ancien candidat à la présidence de la plateforme Pitit Desalin, Jean-Charles Moïse, a été entendu, le jeudi 16 février 2017, au cabinet d’instruction du juge Brédy Fabien, pour faire la lumière sur les faits de blanchiment des avoirs, mis à la charge du nouveau président, Jovenel Moïse.

L’ancien candidat à la présidence devait faire la lumière, sur ce dossier, en tant que partie civilement constituée.

Cette audition fait suite au réquisitoire supplétif d’informer, qui a été rendu public, par le parquet de Port-au-Prince, le lundi 6 février 2017, la veille de l’investiture de Jovenel Moïse comme 58e président d’Haïti.

Dans ce réquisitoire, le commissaire du gouvernement, Jean Danton Léger, a demandé que le juge Fabien entende Jean-Charles Moise.

Jean-Charles Moïse a affirmé qu’il s’est porté partie civile, après que la Direction générale des impôts (Dgi) et la Banque nationale de crédit (Bnc) ont refusé de se présenter, par-devant le juge, pour défendre les intérêts de la population.

Il a estimé qu’il est de son devoir de se présenter, en tant que tel.

À travers le réquisitoire, le parquet a demandé au juge instructeur de procéder à de nouvelles informations et d’explorer toutes autres pistes, susceptibles de faire la lumière autour des coins d’ombre, qui entourent cette affaire, dans le plus court délai.

Doivent être prises en compte des pistes, concernant la prise de communication formelle et expresse des originaux des chèques, émis par Jovenel Moïse et sa femme née, Marie Martine Joseph, relatifs au compte no 0340000272, détenu à la Bnc.

Sont aussi mentionnés des formulaires d’ouverture de plusieurs comptes aux succursales, où ils ont été ouverts (14 banques ou institutions financières).

Il est aussi demandé, au juge d’instruction, de procéder à l’interrogatoire de la dame Jovenel Moïse, née Marie Martine Joseph, des témoins clés, tels que Isones Etienne, Winsky Knagg, Réginald Boulos ainsi que des sieurs Ernst Bolivar et Jean-Charles Moïse, qui se sont portés partie civile.

L’inculpé doit également confronter les témoins et les personnes qui se sont portées partie civile. Toutes les personnes, bénéficiaires des chèques du sieur Jovenel Moïse, de sa femme et des différentes entreprises, les différents associés, actionnaires de Jovenel Moïse, doivent être aussi entendus.

Un rapport de l’Unité centrale des renseignements financiers (Ucref), fait état de transactions financières, suspectes ou douteuses, de Jovenel Moïse, du 5 mars 2007 au 31 mai 2013.

Il a été acheminé, pour les suites utiles, aux autorités compétentes, dont le Parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, « conformément à l’article 35 de la loi du 11 novembre 2013, relative au blanchiment et au financement du terrorisme ».

Jean Danton Léger a souligné que le président Jovenel Moïse reste et demeure un « inculpé » dans le dossier de l’Ucref. [bd emb gp apr 16/02/2017 10 :10]