P-au-P, 10 févr. 2017 [AlterPresse] --- L’ancien député Vickens Dérilus (2011-2015) encourage « un mouvement citoyen important » comme alternative au pouvoir politique traditionnel, suite à la prise de fonction du nouveau président Jovenel Moïse, le 7 février dernier.
Ce mouvement ne doit pas uniquement viser la prise du pouvoir, souligne Dérilus, invité à l’émission Ti Chèz Ba, prévue pour être diffusée les samedi 11 et dimanche 12 février 2017 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
Il appelle les secteurs démocratiques consciencieux à s’organiser pour présenter d’autres alternatives face au pouvoir actuel, après leur défaite aux dernières élections qui accusent un taux de 80% d’abstention.
Le fait que le pays soit « en pleine déchéance » explique le désintérêt de la population à participer aux élections, estime-t-il.
Le deuxième avènement au pouvoir du parti Tèt Kale avec la prise de fonction de Jovenel Moïse constitue « l’échec » de plusieurs mouvements qui sont impliqués dans la lutte démocratique depuis une trentaine d’années, regrette-t-il.
Il faut une phase d’observation pratique ainsi qu’une auto évaluation pour rebondir après cette défaite, préconise Dérilus.
Les partis politiques et la société civile doivent s’engager dans un véritable mouvement d’éducation civique, indispensable pour rendre une fraction de la population plus consciente et responsable, dit-il.
Ceci permettrait de construire une masse critique en vue de l’opérationalisation d’une alternative globale, afin d’offrir à la population une opportunité de se recréer.
Le militant pointe du doigt un certain secteur qui favoriserait le clientélisme et qui ne voudrait pas voir changer les mauvaises conditions sociales des citoyennes et citoyens,
Les embûches
Quoique confortable, le nouveau président devrait tout de même satisfaire aux exigences des secteurs qui ont financé son élection et qui sont aujourd’hui « avides » de pouvoir et d’avantages divers.
Qui tirera les ficelles ? Le président pourra-t-il se dégager des contraintes imposées ?, s’interroge l’ancien député pour qui Moise sera un élément dans un ensemble.
Le chef de l’État parle de lutte contre la corruption alors qu’il demeure un inculpé dans un dossier de blanchiment des avoirs, selon le commissaire du gouvernement, Jean Danton Léger, fait encore remarquer Dérilus.
Un rapport de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref) a fait état de transactions financières, suspectes ou douteuses de Moïse, du 5 mars 2007 au 31 mai 2013.
L’ancien député n’écarte pas non plus, durant l’administration de Moïse, des situations circonstancielles, susceptibles de déclencher un grand mouvement revendicatif spontané.
Ce qui manque, ce n’est pas le désespoir, constate-t-il, citant en exemple de nombreux jeunes qui laissent le territoire à la recherche d’un mieux-être en terre étrangère notamment vers le Chili. [emb gp apr 10/02/2017 16 :40]
TiChèzBa, édition du 4 février 2017 - Invité, Chavannes Jean-Baptiste du Mouvement paysan de Papaye
Le fondateur du Mouvement des paysans de Papaye (Mpp), Chavannes Jean-Baptiste, exhorte les secteurs démocratiques à la vigilance face au prochain pouvoir du président élu Jovenel Moïse, dont la prestation de serment est fixée au 7 février 2017.