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Les premières semaines « chaotiques » de Donald Trump à la tête des États-Unis

P-au-P, 10 févr. 2017 [AlterPresse] --- Le comportement du nouveau président américain, Donald John Trump, investi le vendredi 20 janvier 2017, a été « catastrophique », durant les premières semaines de son mandat, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Le jeudi 9 février 2017, la Cour d’appel de San Francisco a confirmé le gel du décret anti-immigration du président américain, visant directement 7 pays musulmans (Iran, Irak, Libye, Syrie, Yemen, Somalie, Soudan).

Trump est aujourd’hui handicapé dans la mise en œuvre de sa politique conservatrice, qualifiée de xénophobe.

En effet, le nouveau président américain n’est pas en mesure d’appliquer un de ses principaux projets, qui constitue aussi une de ses promesses électorales.

Selon le journal Le Monde, le baromètre de l’institut Gallup confirme qu’en comparaison avec les autres présidents américains, Trump a battu un record, en obtenant une majorité d’avis négatifs sur son action, en seulement huit jours.

La polémique autour du décret anti-immigration, également appelé interdiction musulmane (muslim ban)

7 jours après son arrivée à la Maison Blancheaméricaine, Trump a signé un décret, interdisant, pendant 90 jours, des ressortissants et des réfugiés, de sept pays à majorité musulmane, de poser pied sur le territoire américain, même s’ils possèdent la « Green Card » (carte verte), une carte de résident permanent aux États-Unis d’Amérique.

Les pays concernés sont le Yémen, l’Iran, la Lybie, la Somalie, le Soudan, l’Irak et la Syrie.

De plus, ce texte bloque le processus d’admission de réfugiés du monde entier, indépendamment du pays ou de leur situation, pendant 120 jours.

L’adoption de ce décret a suscité une vague d’indignation et d’accusations, qualifiant ce texte d’inconstitutionnel, de par le fait qu’il vise un groupe religieux, en particulier.

La justice américaine s’est jointe à cette indignation, en bloquant le décret anti-immigration de Trump.

Sally Yates, numéro 2 du ministère de la Justice, et Daniel Ragsdale, chef des douanes, avaient refusé d’appliquer ce décret discriminatoire. Ce qui leur a coûté leurs postes.

En effet, Trump les a, tous les deux, renvoyés, en raison de leur hostilité au nouveau décret anti-immigration.

Cependant, depuis le vendredi 27 janvier 2017, jour de la signature de ce décret, plusieurs procureurs généraux et avocats ont tenté de contrecarrer le texte. Ce qui a permis aux personnes, retenues dans des aéroports américains,aux ressortissants d’un des 7 pays visés, en dépit de titre de séjours légaux, de rentrer sur le territoire américain.

André Birotte, juge fédéral en poste en Californie, a, quant à lui, refusé d’appliquer l’intégralité du décret.

Cet Américain, d’origine haïtienne, a rendu une décision, interdisant aux services de l’immigration de refuser l’entrée, sur le sol américain, d’un groupe d’une trentaine de Yéménites.

Plus de 90 grandes entreprises - comme Apple, Facebook, Airbnb, Google, Uber, Snap ou même Netflix - se sont alliées au combat, en déposant, le dimanche 5 février 2017, un avertissement légal, condamnant l’ordonnance du président sur l’immigration.

« Les immigrants font beaucoup, des plus grandes découvertes de la nation, et créent certaines compagnies les plus innovatrices et les plus emblématique du pays », lit-on dans le document.

Steve Jobs, fondateur de Apple et fils de refugié syrien, en est le parfait exemple.

Par ailleurs, le démocrate et ministre de la Justice de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, a également entrepris une procédure juridique, contre ce texte, en déposant une plainte, le lundi 30 janvier 2017, contre le dit décret, demandant l’arrêt immédiat de son application.

Quelques jours plus tard, le juge fédéral de Seattle, James Robart, a annoncé que le décret était bloqué temporairement, jusqu’à ce que la plainte de Ferguson soit examinée.

Cette décision représente, d’ailleurs, le revers le plus important, dans ce décret très contesté, puisqu’elle a un effet immédiat sur la totalité du territoire américain.

La société civile a également pris part à cette mobilisation, en manifestant dans plusieurs pays à travers le monde, tandis que les représentants de différents États du monde ont exprimé leur désaccord.

L’Iran a répondu à ce décret en interdisant, à son tour, toute entrée de ressortissants américains sur son territoire.

Alors que la chancelière allemande, Angela Merkel [1] « regrette » ce décret, le président français François Hollande a insisté sur le « respect » du principe de l’accueil des réfugiés », lors d’un entretien téléphonique avec Trump.

Un porte-parole de la première ministre britannique, Theresa May, a affirmé que la Grande Bretagne n’est « pas d’accord avec ce type d’approche ».

D’autres pays ont publiquement exprimé leur désaccord, avec ce décret, comme la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suisse, le Canada, le Yémen et l’Indonésie.

Face à ces protestations, Trump continue d’affirmer, notamment à travers son compte Twitter, que cette décision est nécessaire pour la sécurité du pays et que « l’opinion de ce soi-disant juge [James Robart], qui, en gros, prive notre pays de sa police, est ridicule et sera cassée ! ».

Le samedi 4 février 2017, l’administration a tenté de faire annuler cette suspension. Mais, le lendemain, une cour d’appel américaine a rejeté la demande de rétablir immédiatement le décret anti-immigration.

Le mardi 7 février 2017, une audience préliminaire a eu lieu à la Cour d’appel de San Francisco, où les deux parties ont été entendues. Mais le tribunal a mis son jugement en délibéré, laissant ainsi le décret toujours en suspension.

Diverses mesures liées à la santé, le commerce et l’environnement, entre autres

Le vendredi 20 janvier 2017, jour de son investiture, le nouveau président américain signe son premier décret contre la loi d’assurance-maladie « Obamacare ».

Étant donné que cette loi ne pouvant pas être supprimée, sans l’approbation par vote du Congrès, Trump a trouvé d’autres moyens.

À travers ce décret, Trump ordonne à son administration d’utiliser toutes les manœuvres possibles pour ne pas appliquer la loi actuelle sur l’assurance-maladie, notamment à travers des exemptions et des reports.

Le site officiel de la Maison Blanche américaine a également subi quelques changements.

A la minute, où le nouveau président républicain est entré en fonction, les références au changement climatique, qui figuraient sur le site Internet, ont été retirées.

De plus, les pages, qui faisaient référence aux droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, ont également disparu.

Le site officiel de la Maison Blanche américaine était auparavant consultable en Espagnol. Désormais, cette version en Espagnol n’est plus disponible et le site est seulement en Anglais.

Le lundi 23 janvier 2017, Trump a signé l’acte de retrait des États-Unis du Traité trans Pacifique, qui avait longtemps été négocié par l’administration de Barack Obama.

Ce traité visait à resserrer les liens avec les pays d’Asie-Pacifique, afin de contrebalancer l’influence grandissante de la Chine.

Il a été signé, en 2015, par les États-Unis d’Amérique et 12 autres pays d’Asie Pacifique. Mais, il n’était toujours pas entré en vigueur, puisque le Congrès ne l’avait pas encore ratifié.

Un autre décret, qui a suscité beaucoup de réactions, est celui interdisant le financement, par les États-Unis d’aMérique, d’Organisations non gouvernementales (Ong) internationales, qui soutiennent l’avortement, et qui a été signé, le lundi 23 janvier 2017, par Donald Trump.

Cette décision, également appelée « politique de Mexico », a été énoncée, pour la première fois, par le président républicain Ronald Reagan, en 1984, puis annulé sous la présidence de Bill Clinton, remise en place par la suite sous George W. Bush, avant d’être suspendue, à nouveau, par le président démocrate Barack Obama.

La fin des financements de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), sera difficile à remplacer.

En effet, selon le journal Le Monde, les États-Unis d’Amérique ont dépensé, en 2016, la somme de 607 millions de dollars pour les programmes de santé reproductive et la planification familiale.

Toujours selon la même source, en 2015, les États-Unis d’aMérique assuraient 82% de l’aide publique bilatérale, reçue par l’Afrique subsaharienne, pour financer ses politiques de population.

Pour contrer cette décision, désastreuse pour les pays en voie de développement, Lilianne Ploumen, ministre néerlandaise chargée de la coopération au développement, a lancé « l’initiative d’un fonds international, pour offrir aux femmes, dans les pays en voie de développement, l’accès à de bonnes informations, à des moyens contraceptifs et à l’avortement ».

Alors que les Pays-Bas ont déjà promis 10 millions d’euros, la Belgique, la Suède, la Hollande et le Royaume-Unis sont en contact, avec le gouvernement néerlandais, pour participer à ce fonds.

D’ailleurs, le Canada a annoncé, le vendredi 27 janvier 2017, qu’il envisage également de contribuer à ce fonds international.

Depuis le lundi 23 janvier 2017, le président américain a ordonné, par décret, qu’il n’y aurait plus d’embauches de fonctionnaires, excepté pour les secteurs de la santé, la sécurité publique et l’armée.

Le porte-parole de la Maison Blanche américaine, Sean Spicer, a affirmé que cette mesure visait à « assurer que les contribuables américains aient un gouvernement efficace et performant. »

Reprise des projets de construction d’oléoducs, dangereux pour le climat

Le mardi 24 janvier 2017 a été un jour difficile dans la lutte contre le réchauffement climatique et le respect des Amérindiens.

En effet, Trump a signé deux décrets, autorisant la construction de gigantesques oléoducs, constructions qui avaient été bloquées par l’administration de Barack Obama au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.

Le premier décret autorise la reprise du projet Keystone XL, une construction d’un oléoduc, long de 3,300 kilomètres, reliant le Canada aux États-Unis d’Amérique.

Ce projet vise à transporter le pétrole canadien des sables bitumeux de l’Alberta (à l’Ouest du Canada) jusqu’au Nebraska (Centre des États-Unis d’Amérique).

L’extraction du pétrole canadien est très polluante et risque d’avoir un impact négatif considérable sur le climat et l’environnement.

Le second décret, signé par Trump, ouvre la voie à la construction d’un autre oléoduc, porté par la compagnie Energy Transfer Partners, dans le Dakota du Nord.

Cette construction a été autorisée par Obama, mais arrêtée rapidement, suite à une importante mobilisation des Amérindiens, mais aussi d’écologistes.

En effet, la tribu Sioux, importante tribu d’Amérindiennes et d’Amérindiens aux États-Unis d’Amérique, a exprimé son grand mécontentement quant à la construction de cet oléoduc.

Le pipeline prévoit de passer sur des sites sacrés, où sont enterrés leurs ancêtres. Ce projet menacerait également de contaminer leurs sources d’eau potable.

Mercredi 25 janvier 2017 : construction d’un mur à la frontière entre le Mexique et les États-Unis d’Amérique

Chose promise, chose due. La construction d’un mur à la frontière mexicaine, pour freiner l’immigration clandestine du Mexique, était une des promesses électorales de Trump.

Au total, trois murs seront construits. Deux murs seront constitués de barres d’aciers espacés de 20cm, comme celles des prisons, et un troisième mur virtuel sera équipé de caméras, de senseurs terrestres, d’avions sans pilote et de nouveaux systèmes de surveillance.

Trump a annoncé que cette construction serait payée par le Mexique.

Comment Trump va-t-il officiellement financer cette construction ?

Au vu du refus du Mexique, il a affirmé qu’une partie du mur serait financée par le contribuable américain. Une autre partie serait financée par une taxe de 20%, que Trump à l’intention d’imposer sur toutes les importations du Mexique vers les États-Unis d’Amérique, afin de contraindre le Mexique à payer.

Suite à cette décision, le président mexicain, Enrique Peña Nieto [2] qui avait prévu de se rendre aux États-Unis d’Amérique, pour s’entretenir avec le nouveau président élu, a annulé son déplacement.

Alors que le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a salué cette décision, plusieurs réactions d’opposition se sont fait entendre, à travers le monde, notamment le sentiment de surprise et honte qu’au 21e siècle on puisse encore construire ce type de mur, comme à l’époque de la Guerre Froide ou au début du conflit israélo-palestinien.

Après la Muraille de Chine, construite entre 214 et 204 avant Jésus-Christ, ce mur représentera la deuxième plus grande construction humaine. [il emb gp apr 10/02/2017 11:00]

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Références

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https://www.rts.ch/info/monde/8349014-l-etat-de-washington-veut-s-attaquer-au-decret-de-donald-trump.html

http://www.independent.co.uk/news/business/news/donald-trump-apple-zynga-facebook-google-uber-intel-netflix-file-legal-brief-against-immigration-a7564501.html?cmpid=facebook-post

http://www.bfmtv.com/international/etats-unis-la-suspension-du-decret-anti-immigration-permet-a-un-enfant-iranien-de-se-faire-operer-1099057.html

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/02/04/la-justice-americaine-bloque-le-decret-anti-immigration-de-donald-trump_5074495_3222.html

https://www.rts.ch/info/monde/8346943-le-decret-anti-immigration-de-trump-condamne-par-16-procureurs-generaux.html

https://mediaguinee.org/2017/02/02/decret-trump-un-juge-ordonne-que-des-yemenites-puissent-entrer-aux-etats-unis/

http://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/donald-trump/decret-trump-anti-immigration-un-juge-se-rebelle-4778506

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https://www.lorientlejour.com/article/1031435/donald-trump-lance-son-projet-de-mur-a-la-frontiere-mexicaine.htmlhttp:/

www.ihsnews.net/le-canada-pourrait-contribuer-au-fonds-sur-lavortement-des-pays-bas/

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http://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/yemen-la-premi%c3%a8re-op%c3%a9ration-militaire-de-l%c3%a8re-trump-tourne-au-fiasco/ar-AAmwyMX?li=BBoJIji&ocid=DELLDHP

http://www.leparisien.fr/international/libre-echange-trump-signe-l-acte-de-retrait-des-etats-unis-du-tpp-23-01-2017-6608499.php

http://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-le-rechauffement-climatique-disparait-du-site-de-la-maison-blanche


[1Née Kasner, le 17 juillet 1954 à Hambourg, Angela Dorothea Merkel est une femme d’État allemande, chancelière fédérale depuis 2005.

[2Né le 20 juillet 1966 à Atlacomulco, Enrique Peña Nieto est un homme d’État mexicain, membre du Parti révolutionnaire institutionnel (Pri). Il est président du Mexique depuis le 1ᵉʳ décembre 2012.