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Haïti-Education : Des organisations enseignantes dénoncent des manquements dans la gestion du système éducatif

P-au-P, 09 févr. 2017 [AlterPresse] --- Des organisations enseignantes dénoncent des manquements dans la gestion du système éducatif, notamment au niveau des dossiers de nominations et des arriérés de traitements.

Ces manquements sont relevés dans le fonctionnement des écoles nationales et de celles inscrites dans le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo), condamne la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh), dans une note, transmise à AlterPresse.

Il y aurait une gestion « catastrophique » dans la gestion des dossiers, selon les rapports émanant des responsables des fédérations. Ce qui risque d’avoir des conséquences sur l’année académique 2016 - 2017, comme une paralysie de fonctionnement des écoles.

Face à cette « situation complexe », la Cneh préconise l’ouverture de sérieuses négociations avec les syndicats d’enseignantes et d’enseignants.

Il faut des solutions urgentes et exceptionnelles pour sauver ce qui reste de l’administration de l’école haïtienne, estime la Cneh, qui appelle à la solidarité des enseignantes et enseignants pour que l’État assume ses responsabilités.

Les portes de plusieurs écoles sont fermées à Petit Goâve (département de l’Ouest, à 68 km au sud de Port-au-Prince), à Jacmel (chef-lieu du département du Sud-Est), où les enseignantes et enseignants abandonnent leurs salles de classes, rapporte la Cneh, qui cite les responsables de fédérations enseignantes.

Les directions départementales du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) auraient perdu le contrôle de la situation, indique-t-elle.

La fermeture des écoles pourrait entraîner, à terme, la non tenue des examens du baccalauréat (Bac) permanent, prévus du lundi 20 février 2017 au jeudi 23 février 2017.

La Cneh évoque la manifestation des étudiants à l’Avenue Martin Luther King (plus connue sous le nom de Nazon), à Port-au-Prince, comme un signe avant-coureur de diverses autres mobilisations à venir, si les nominations et les arriérées de traitements ne sont pas honorées et si les écoles nationales ne reçoivent pas leurs frais de fonctionnement.

Des étudiantes et étudiants de l’École normale supérieure (Ens) ont investi, le mardi 31 janvier 2017, l’annexe du Menfp, située à l’Avenue Martin Luther King, en vue d’exiger leur intégration dans le système scolaire haïtien.

Le Menfp a qualifié d’« inacceptable » le comportement des étudiantes et étudiants de l’Ens, dans un communiqué de presse, en date du mardi 31 janvier 2017.

L’État ne peut avancer comme argument que sa caisse est vide, alors qu’il a distribué des bons, effectué des achats de voitures neuves, payé des écoles fictives dites du Psugo et procédé à des nominations hors normes, avancent les organisations enseignantes.

Elles mentionnent également une mainmise du politique sur le système éducatif, déjà « fragile et vermoulu » et sous l’influence de sénateurs et de députés.

« Le pouvoir de contrôle du sénat se mue en contrôle du pouvoir, quitte à placer un ministre de doublure, en vue d’obtenir des contrats, dans des sordides et solides transactions, pour faire nommer leurs protégés, au détriment des élèves et des enseignants », poursuivent-elles. [emb rc apr 09/02/2017 14:40]