Santo Domingo, 25 janv. 05 [AlterPresse] --- Clifford Larose, ex Directeur Général de l’Administration Pénitentiaire National d’Haïti (APENA), détenu à Santo Domingo, doit être conduit ce 25 janvier devant un tribunal, suite à une requête en habeas corpus de ses avocats.
Larose qui est gardé dans un centre de détention de la Direction Nationale de Migration à Haina, au Sud de Santo Domingo, avec beaucoup d’autres Haïtiens sujets à être rapatriés, affichait un air confiant, selon ce qu’a constaté le correspondant d’AlterPresse à Santo Domingo.
Larose a indiqué que les organismes de sécurité dominicains n’ont trouvé aucune évidence des accusations selon lesquelles il serait complice d’un vaste complot en cours de préparation contre l’actuel pouvoir en Haïti. Les services d’intelligence dominicains lui auraient même informé qu’il n’y a, dans son cas, aucun motif de détention en République Dominicaine.
L’ancien chef de l’APENA, qui affirme être "un des homes de confiance de l’ex Président Jean Bertrand Aristide" a relancé ses critiques contre le Vice Consul haïtien à Santo Domingo, Harry Joseph. Il l’accuse d’avoir voulu le « séquestrer » pour le mettre dans « un vol spécial » vers Haiti, après avoir soutenu des « accusations politiques » contre lui.
Selon Larose, c’est grâce à l’intervention du Président du Comité Dominicain des Droits Humains, Virgilio Almanzar, qu’il n’a pas été déporté en Haïti peu de temps après son arrestation le 14 janvier dernier.
Larose a affirmé que le DNI était disposé à le remettre en liberté la semaine dernière. Mais les autorités diplomatiques haïtiennes à Santo Domingo s’y seraient opposées. C’est dans ces circonstances, a-t-il expliqué, que le DNI l’a confié à la Direction Nationale de Migration.
La sécurité haïtienne disposerait d’informations selon lesquelles, depuis la République Dominicaine, des secteurs politiques liés à l’ancien régime, financeraient les violences qui se sont produites ces derniers mois en Haïti, faisant des dizaines de morts. Plus d’une centaine de personnes seraient impliquées dans un vaste complot contre l’actuel gouvernement provisoire haïtien, selon Harry Joseph.
L’Ambassadeur de la République Dominicaine en Haïti, Jose Serulle, avait confirmé à AlterPresse que son gouvernement était en train d’étudier l’éventualité de l’extradition de plusieurs dignitaires de l’ancien régime arrêtés à Santo Domingo, suite à des démarches entreprises par le gouvernement haïtien.
Par ailleurs, le visa américain de Clifford Larose a été annulé en mars 2002 et on apprenait en janvier 2003 que son nom figurait sur une liste de 11 personnalités haitiennes accusées par Washington d’implication dans le trafic de la drogue. Larose a une nouvelle fois réfuté ces accusations, motivées, selon lui, par le fait qu’il n’aurait pas voulu "collaborer avec l’ambassade américaine à Port-au-Prince". [jls gp apr 25/01/2005 01:00]