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Haïti-Droits humains : Les autorités brésiliennes empêcheraient les funérailles d’un ressortissant haïtien assassiné depuis décembre 2016

P-au-P, 02 févr. 2017 [AlterPresse] --- Les autorités brésiliennes auraient empêché les funérailles du ressortissant haïtien Jemps Janvier, assassiné depuis le 30 décembre 2016, dénoncent les proches de la victime.

Janvier qui a migré au Brésil en mars 2016, a été assassiné à l’arme blanche, à l’âge de 34 ans. Il vivait dans la ville de Porto Alegre.

Les autorités brésiliennes refusent de livrer la dépouille du défunt à ses parents et ses proches pour pouvoir l’enterrer dans la dignité, selon des témoignages rapportés par la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), dans une note.

Bien que des témoins aient identifié l’auteur présumé du meurtre, un brésilien, les autorités tardent à faire la lumière sur l’asssassinat.

« C’est inacceptable, nous avons besoin d’identifier le corps et de pouvoir faire des photos pour envoyer à sa famille en Haïti », a expliqué Réginald Belle Fleur, un responsable de l’Association chrétienne des immigrants haïtiens de Gravatai (Acihg).

Cette association, dont le défunt fut un des membres, planifie les obsèques au Brésil. Les démarches entreprises se sont révélées, jusqu’ à présent, sans succès.

« Le vendredi 20 janvier 2017, nous avions même organisé la veillée funèbre pour un dernier au revoir à notre ami. Nous avions dû tout annuler, parce que les autorités brésiliennes ne veulent pas nous donner le corps. », condamne Belle Fleur, le 30 janvier 2017, lors d’un échange téléphonique avec un représentant de la plateforme Garr.

Les proches du défunt, ainé d’une famille de 4 enfants, vivent à Sans Fil, à proximité de Bel Air, un quartier populaire dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Diplômé en mécanique ajustage et en sciences comptables, Janvier avait laissé Haïti, en mars 2016, à destination du Brésil, dans l’objectif de trouver un mieux-être, après avoir perdu son emploi.

Avant son assassinat, il résidait dans la ville de Porto Alegre, la capitale de l’État du Rio Grande do Sul.

La plateforme Garr appelle le gouvernement haïtien, particulièrement le Ministère des affaires étrangères et les autorités diplomatiques haïtiennes au Brésil, à accompagner les proches du défunt afin qu’ils puissent trouver justice et réparation par devant les juridictions brésiliennes.

La plateforme Garr les exhorte, en outre, à intervenir urgemment en vue de faciliter l’obtention des dépouilles de Jemps Janvier pour la tenue de ses funérailles dans la dignité.

Depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, un grand nombre d’Haïtiennes et d’Haïtiens partent se réfugier au Brésil, en quête d’emplois.

Le nombre de migrantes et migrants haïtiens, recensés par les autorités brésiliennes, est estimé entre 35 à 40 mille, pour la période de 2010 à août 2014.

Beaucoup de ces migrantes et migrants, en provenance d’Haïti, vivent dans de mauvaises conditions au Brésil. [am emb gp apr 02/02/2017 15:15]