P-au-P, 01 fév. 2017 [AlterPresse] --- Plusieurs secteurs souhaitent que les futurs élus, issus des élections locales du 29 janvier 2017, jouent un réel rôle dans le développement d’Haïti, dans des interviews accordées à AlterPresse.
« Dans la constitution de 1987, les collectivités territoriales ont un rôle important à jouer dans la décentralisation et le développement des sections communales. Cependant, elles n’ont jamais pu jouer ce rôle », regrette Chavannes Jean Baptiste, fondateur du Mouvement des paysans de Papaye (Mpp).
Il n’a pas caché son indignation par rapport au déroulement des élections sénatoriales partielles et locales du 29 janvier 2017, qui, d’après lui, ont été réalisées « dans des conditions horribles ».
Ces élections ne pourront pas apporter un changement réel dans la vie des masses paysannes dans les sections communales, estime-t-il, profitant pour souligner le cas d’un candidat qui a été contraint de voter dans une autre section communale que la sienne.
Réalisées en même temps que les sénatoriales partielles, les élections locales se tiennent dans le pays après plus de dix ans, et ont mobilisé une faible participation, observe-t-on.
Elles visent à élire 570 conseils d’administration de section communale (Casec), 568 assemblées de section communale (Asec) et 139 délégués de ville.
Exprimant des critiques sur la manières dont les élections locales ont été organisées, la chercheuse et enseignante Myrtha Gilbert estime qu’ill faut beaucoup de débats autour de la signification et la portée de ces joutes, de façon à permettre une grande participation des gens.
« Si nous voulons refaire l’architecture politique du pays, nous devons commencer à la base », croit-elle.
« Les collectivités territoriales, ce sont des acquis obtenus après des luttes menées par la population haïtienne au lendemain du départ de l’ex-dictateur Jean Claude Duvalier, le 7 février 1986, en vue d’introduire une nouvelle architecture dans la structure politique du pays, de façon à donner à la population dans les sections communales le droit de participer à la prise des grandes décision ».
Est-ce qu’il y avait véritablement des soucis pour que les gens des sections communales puissent aller voter dans ces élections locales ?, s’interroge-t-elle
Les collectivités territoriales pourraient permettre un meilleur contrôle des projets mis en œuvre au profit de la population. Le développement implique la mobilisation d’un ensemble de ressources comme la création d’emplois et de richesses, souligne le professeur à l’Université d’État d’Haïti (Ueh), Roosevelt Millard.
« Les différentes activités menées dans les collectivités territoriales n’ont pas cette vocation. Ce sont surtout des projets d’assistanat qui se réalisent et, certaines fois, de création d’équipements collectifs, comme les places publiques », critique-t-il.
Le développement, qui exige des investissements durables, devrait concerner la production et la croissance, pouvant assurer le bien-être de la population, avance-t-il, plaidant pour un plan global de développement. [jep emb apr 31/01/2017 11 :16]