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Haïti à l’heure des élections sénatoriales partielles et des scrutins locaux

P-au-P., 29 janvier 2017 [AlterPresse] --- Pour la deuxième fois en deux mois, les Haïtiennes et Haïtiens sont appelés aux urnes, ce 29 janvier, afin de compléter le personnel politique au niveau législatif (particulièrement sénatorial) et local.

570 Conseils d’administration des sections communales (Casec), 568 Assemblées de sections communales (Asec) et 8 sénateurs sortiront de ces élections qui doivent mobiliser environ 6,5 millions d’électeurs et électrices.

Dans la Grand’Anse (Sud-ouest), en plus des autorités locales et d’un sénateur, les citoyens et citoyennes de la section communale de Fond Cochon, qui n’avaient pu voter au premier tour du 20 novembre dernier, pourront participer au choix d’un député.

Sur 31 mille 056 candidates et candidats, qui prendront part aux scrutins des collectivités territoriales, 38.92 % sont des femmes.

Le Cep a enregistré 12 mille 267 candidatures pour les Casec, avec un effectif de 34.99 % de femmes, 14, 206 candidatures pour les Asec, avec 41.76% de femmes, et 4,583 candidatures pour les délégués de ville, avec 40% de femmes.

C’est le troisième rendez-vous électoral des Haïtiennes et Haïtiens en un peu plus d’un an, après l’annulation de la présidentielle de 2015 pour fraudes, établies par une Commission officielle d’évaluation.

Une faible mobilisation est observée pour les élections de ce 29 janvier, alors que seulement 22% de l’électorat avaient pris part au premier tour du 20 novembre.

Divers intervenants dans les médias estiment que la campagne de sensibilisation pour la participation à ces scrutins a été tardive et insuffisante, tant de la part des autorités électorales, du gouvernement que des partis politiques et de la société civile.

Dans un message diffusé à la radio, la télévision, dans les médias en ligne et les réseaux sociaux, le président du Conseil électoral provisoire (Cep), Léopold Berlanger relève l’importance des élections locales, qui n’ont pas eu lieu depuis plus de 10 ans. Elles offriront l’opportunité aux populations des plus petites entités administratives du pays de choisir leurs dirigeants légitimes et de prendre en main leur destin.

D’après la constitution de 1987, les Casec et les Asec doivent travailler au développement socio-économique des sections communales, dans le cadre d’une république décentralisée. Ces entités devraient contribuer à un meilleur aménagement territorial et à l’épanouissement de la démocratie dans le pays.

Dispositions officielles

A l’occasion de ces scrutins, les autorités ont annoncé une série de dispositions restrictives, dont l’interdiction des festivités pré-carnavalesques, la suspension de permis de port d’armes, la vente et consommation de boissons alcoolisés ainsi que la suspension temporaire des activités des boîtes de nuit.

La Police nationale d’Haïti, conjointement avec la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), prévoit la mise en œuvre d’un plan de sécurité en vue de permettre le bon déroulement de ces joutes électorales.

Douze mille policiers nationaux et de la Minustah sont déployés sur le territoire national, pour assurer la sécurité des scrutins.

En plus de la suspension de tous les permis de port d’armes à feu, la circulation avec des armes tranchantes, contondantes ou toute autre arme, est interdite par la police.
Cette mesure concerne aussi les compagnies privées de sécurité qui doivent effectuer leur relève sur place pour éviter tout déplacement d’armes sur la voie publique.

Il est aussi formellement interdit aux automobilistes, motards non autorisés, de s’approcher des centres de votes, des Bureaux électoraux départementaux (Bed) et des Bureaux électoraux communaux (Bec).

D’autre part, dans un communiqué, le gouvernement annonce avoir décidé de mettre en place un système de veille électronique avec l’introduction de cameras et de drones aux alentours et dans les espaces des Centres de Vote.

Ce maillage du territoire sera opéré par des experts en surveillance électronique qui retransmettront les informations en temps réel aux autorités compétentes afin de pouvoir réagir au moindre incident, assure le gouvernement.

Des numéros de téléphone ont été également mis en place pour permettre à la population de signaler des cas d’alerte. Il s’agit des 4891-1420, 4891-1428 et 4891-1419, qui ne sont pas des numéros d’urgence, mais doivent être utilisés uniquement pour signaler des faits pouvant porter atteinte au bon déroulement du scrutin.

De son côté, le Cep a annoncé la disponibilité du numéro court 8838 qui permettra d’atteindre sa cellule d’urgence. Le 8838 sera disponible de 6h am à 6h pm, précise l’organisme électoral.

Les électeurs, les observateurs et le personnel vacataire peuvent appeler pour signaler une irrégularité ou un fait pouvant porter atteinte à l’intégrité du processus de vote pendant et après les élections. Une équipe sera disponible au CEP pour prendre les rapports de situation et y apporter une réponse efficace, assure l’institution.

Le Ministère de l’intérieur et des Collectivités Territoriales (Mict) rappelle, pour sa part, que les rassemblement, notamment de nature à troubler l’ordre public, sont formellement interdits sur toute l’étendue du territoire du samedi 28 janvier à compter de 6h00 du soir, jusqu’au lundi 30 janvier à 6h00 du matin.

Toujours dans le cadre des mesures adoptées dans le cadre de la tenue des élections, la frontière avec la République dominicaine est fermée depuis le samedi 28 janvier à partir de 6h00 du soir et durant toute la journée du dimanche 29 janvier 2017.

Observation électorale

Plusieurs organisations nationales et internationales ont prévu d’observer les élections de ce dimanche 29 janvier.

1000 observatrices et observateurs du regroupement Observation citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (Ocid) seront répartis à travers le territoire pour superviser les élections, annonce cette structure.

La Coalition d’observation électorale déploie, pour sa part, 600 observatrices et observateurs.

L’Organisation des États américains (Oea) a dépêché en Haïti 77 observatrices et observateurs internationaux issus de 21 pays. Elle entend analyser l’organisation électorale, la technologie électorale, le genre, la justice électorale et la sécurité, entre autres. [apr 29/01/2016 02 :00]