P-au-P., 24 janv. 04 [AlterPresse] --- Le Prix Nobel de la Paix argentin, Adolfo Perez Esquivel, a rendu public le 21 janvier écoulé une lettre écrite au Président américain George W. Bush pour lui demander d’arreter les « massacres ».
« Assez de massacres, Monsieur le Président », écrit Esquivel, dans cette lettre communiquée à la presse au lendemain de la prestation de serment du Chef d’Etat américain pour un second mandat.
Le prix Nobel de la Paix appelle le président des Etats-Unis à tenir compte de la « dévastation et la mort » que sa politique a déjà provoquées dans plusieurs régions du monde.
Selon Esquivel, les troupes américaines ont déjà massacré plus de 100.000 personnes en Irak et dévasté Falloujah. « Et nous ne savons toujours pas combien de morts a fait le massacre en Afghanistan », souligne-t-il.
Adolfo Perez Esquivel rappelle dans sa lettre qu’un document rendu public par le FBI prouve que le président des Etats-Unis a autorisé les militaires US à avoir recours à « certaines techniques d’interrogatoire » dont le fait d’empêcher les prisonniers de dormir et l’utilisation de chiens pour les effrayer.
Le Prix Nobel de la Paix a souligné également que c’est au mépris de la Constitution de son propre pays que le président des Etats-Unis retient toujours 500 personnes dans la base US de Guantanamo, en territoire cubain.
L’intellectuel argentin estime que l’attaque terroriste contre le World Trade Center (11 septembre 2001) « ne justifie en aucun cas les atrocités que vous avez commises ». « Aucun terrorisme, d’où qu’il vienne, ne justifie le terrorisme d’Etat que vous menez contre la population civile, lorsque vous envahissez des pays comme l’Irak et l’Afghanistan », ajoute Esquivel dans sa lettre à Bush.
Esquivel a également évoqué les cas d’Haiti et de Cuba dans sa lettre au Président américain. Selon lui, avec « le blocus de plus de 45 ans contre Cuba, et l’intervention militaire en Haïti (à la veille de la chute de l’ex Président Jean Bertrand Aristide le 29 février 2004) », Bush « viole tous les traités internationaux et la souveraineté des peuples et ignore les Nations Unies ».
Dans sa lettre, Adolfo Perez Esquivel exhorte le président Bush a relire les paroles centenaires d’Abraham Lincoln, selon lesquelles, « si les Etats-Unis n’ont pas la capacité de prendre soin de leurs relations avec d’autres peuples, ils seront les responsables de leur autodestruction. » [gp apr 24/01/2005 11:30]
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