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Haïti-Politique : Une réponse sera donnée aux ministres ayant boudé une interpellation du Sénat, dixit Jean Renel Sénatus

P-au-P, 23 janv. 2017 [AlterPresse] --- Les sénateurs comptent donner une réponse institutionnelle aux ministres, qui ont boudé l’interpellation du jeudi 19 janvier 2017, alors que la séance n’a pas pu avoir lieu, faute de quorum.

Par ce geste, les sénateurs voudront rappeler, aux ministres et directeurs généraux, que le pouvoir législatif existe et qu’il doit exercer son contrôle sur leur mode de gestion, affirme le sénateur Jean Renel Sénatus, très mécontent, dans une interview à la presse.

« C’est une bataille sociale en faveur du respect mutuel entre les institutions », déclare le président de la commission justice, de la sécurité publique et de la défense nationale du sénat de la République.

La prochaine séance d’interpellation des ministres de la santé publique et de la population, Daphnée Benoît Delsoin, et de la justice, Camille Junior Edouard, est fixée au mardi 31 janvier 2017, informe-t-il.

Ces deux ministres, qui ont boudé leur interpellation, faite par le sénat, devaient rendre compte de leur mode de gestion de leurs ministères respectifs.

Le sénat n’a pas pu obtenir le quorum nécessaire pour présenter la motion de censure contre les ministres interpellés, en leur absence.

Le quorum est fixé à seize sénateurs, cependant seulement quinze étaient présents.

Sénatus appelle l’institution à se ressaisir, afin que les autres institutions puissent respecter pleinement et entièrement le pouvoir législatif.

Une fois le grand corps réuni, « nous opposerons une résolution à telles fins de droit… la réponse est pour le 31 janvier (2017), il n’est que d’attendre », dit-il.

La loi et la jurisprudence confèrent au sénat le droit de censurer les ministres, même en leur absence, précise-t-il.

Le ministre de la justice devra s’expliquer, entre autres, sur la situation sécuritaire au niveau des villes, comme l’Arcahaie et Croix-des-Bouquets (nord de la capitale) ainsi que sur la passivité de la Police nationale d’Haïti (Pnh) face à un conflit terrien à Vivy - Mitchell ( Pétionville, est), qui dure depuis plusieurs semaines.

« Beaucoup de fonds sont dépensés pour tenter de résoudre le problème de la détention préventive prolongée. Cependant, les réponses apportées ne sont que cosmétiques… nous avons besoin de certaines informations sur l’arrestation de citoyennes et citoyens haïtiens », poursuit le parlementaire.

Ce bras de fer, entre le ministre de la justice et le parlement, a commencé avec l’arrestation, le 05 janvier 2017, de Guy Philippe, sénateur élu de la Grande Anse, extradé vers les États-Unis le même jour, pour une affaire de trafic de drogue.

Les agents de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) ont interdit l’accès aux locaux de l’institution au président du sénat, d’alors, le sénateur Ronald Larêche.

Dès le lendemain, le sénat a invité le titulaire de la justice ainsi que le responsable de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj), au parlement, pour apporter certaines explications sur ce dossier.

Par ailleurs, Daphnée Benoît Delsoin a été interpellée pour qu’elle puisse venir s’expliquer sur la grève dans les hôpitaux publics.

Récemment, le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) a annoncé une prime de compensation au personnel gréviste dans des hôpitaux publics du pays, pour faciliter la levée de la grève, qui a resurgi depuis le 5 décembre 2016. [am emb gp apr 23/01/2017 07:50]