P-au-P, 19 janv. 2017 [AlterPresse] --- Le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) annonce une prime de compensation au personnel gréviste dans des hôpitaux publics du pays, pour faciliter la levée de la grève qui a resurgi depuis le 5 décembre 2016.
« Le ministère des finances attribuera la prime bientôt et nous espérons que cela permettra de débloquer la situation », indique le directeur du Mspp, le docteur Gabriel Timothée, lors d’un entretien accordé à AlterPresse, le 17 janvier 2017.
Les démarches relatives à l’attribution de cette prime, exigée par les syndicalistes, sont sur la bonne voie, tente-t-il de rassurer.
Une prime de compensation sociale pour tout le personnel de soutien de tous les hôpitaux publics, la nomination de 2,227 contractuels dans la structure de santé publique, un ajustement salarial pour le personnel de soutien ainsi qu’un paiement des arriérés de salaires figurent parmi les revendications des syndicalistes.
« Nous avons demandé l’équivalent de 9.6% du budget national, nous n’avons reçu que 4.7%. C’est ce qui nous empêche d’honorer les promesses d’ajustement de salaires faites aux syndicalistes. », déclare-t-il.
Le responsable affirme avoir tenu des réunions avec les syndicalistes afin de les tenir au courant de l’évolution du dossier.
« Nous continuons d’entreprendre des démarches et j’ai même demandé au ministère d’assister à l’une de nos réunions avec la Fédération nationale des travailleurs de santé (Fenatras) », poursuit-il.
De son côté, Lévy Milot Félix, président de la Fenatras, soutient que les syndicalistes sont prêts à accepter des arrangements à court, moyen et long terme et qu’à aucun moment de la durée, ils n’ont exigé de satisfaction immédiate de toutes leurs revendications.
La grève a été utilisée comme dernier recours, affirme le syndicaliste, se disant conscient que cet arrêt de travail a atteint uniquement les couches les plus défavorisées de la population.
« Si le ministre est incapable de répondre à nos exigences actuelles, il pourrait reléguer le dossier à la prochaine administration dans le cadre de la continuité de l’État », dit-il.
Les autorités du Mspp n’ont aucune volonté de remédier à la situation, car la majorité d’entre elles ont la possibilité de voyager pour se faire soigner à l’étranger, avance-t-il.
Le syndicaliste dénonce aussi des rumeurs de révocation visant à intimider les grévistes, pointant du doigt une tentative de relancer les activités au centre psychiatrique.
Si les responsables du Mspp donnent satisfaction à nos revendications, la grève sera levée automatiquement, promet-il.
Timothée se dit confiant dans la bonne foi des grévistes à coopérer. Toutefois, il affirme ne pas pouvoir donner suite à toutes leurs revendications notamment la nomination des contractuels.
La nomination de 2, 227 contractuels aura un impact considérable sur le budget alloué au ministère, prévient-il, déplorant le fait que certaines personnes sont contractuelles avec le Mspp depuis 15 ans.
A l’approche des festivités carnavalesques, moment où la cellule d’urgence de l’hôpital de l’université d’État d’Haïti (Hueh) est souvent bondée, Timothée tente de rassurer que les médecins de l’Hueh sont disposés à travailler dans les noyaux d’urgence.
Le Centre ambulancier national (Can) est opérationnel et nous envisageons de mettre sur pied des unités mobiles pour la période des festivités carnavalesques, prévues du 26 au 28 février 2017, poursuit le responsable.
La grève des personnels de santé des hôpitaux publics, débutée en mars 2016 pour prendre fin en juillet 2016, a été reprise le 5 décembre 2016. [am emb gp apr 17/01/2017 11:43]