P-au-P, 9 janv. 2017 [AlterPresse] --- L’ambassade américaine applaudit l’arrestation de l’ancien officier de police et sénateur élu, Guy Philippe pour trafic de drogue, dans l’après-midi du jeudi 5 janvier 2017.
Elle en profite pour féliciter le « professionnalisme » de la Police nationale d’Haïti (Pnh) « dans la manière dont elle a mené cette arrestation », dans une déclaration transmise à AlterPresse, le samedi 7 janvier 2017.
Les États-Unis coopèrent, de longue date, avec le gouvernement haïtien en matière judiciaire et d’application de la loi, rappelle l’ambassade qui se dit impatiente de poursuivre cette coopération à l’avenir.
Après avoir été arrêté par des agents de la Brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (Blts), Guy Philippe a été extradé vers la Floride, aux États-Unis d’Amérique, où il s’est présenté, le vendredi 6 janvier 2017, devant un juge, pour répondre des accusations qui pèsent contre lui.
Le nouveau sénateur élu de la Grande Anse, dont la prochaine audition est prévue pour le vendredi 13 janvier 2017, est accusé de conspiration internationale impliquant le trafic de stupéfiants et le blanchiment d’argent.
Le Consortium des partis politiques haïtiens (parti du sénateur élu) qualifie de « kidnapping » et de complot politique l’arrestation de Philippe. Il dénonce l’absence d’un mandat au moment de de cette arrestation, lors d’une conférence de presse organisée, le vendredi 6 janvier 2017, à laquelle a assistée AlterPresse.
« Selon l’article 41 de la constitution haïtienne, aucun individu de nationalité haïtienne ne peut être déporté ou forcé de laisser le territoire national pour quelque motif que ce soit », condamne Jeanthel Joseph, président de ce parti.
De son côté, le nouveau député élu de la commune de Pestel sous la bannière du Consortium, Ronald Etienne, menace de démissionner du parlement au cas où ce dernier ne prendrait pas de dispositions favorables pour empêcher la répétition de tels actes.
Il l’exhorte à prendre des positions sérieuses pour mettre les personnes impliquées dans ce dossier face à leurs responsabilités en vue de faire respecter le parlement haïtien.
Les autorités policières auraient agi sous l’ordre de leurs « supérieurs hiérarchiques », en particulier le premier ministre haïtien Enex Jean-Charles et le président provisoire, Jocelerme Privert, dénonce-t-il.
Pour sa part, le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Pierre Espérance, qui intervenait dans les médias, le week-end écoulé, se dit heureux de voir que des gens comme Guy Philippe, qui essaient d’obtenir l’immunité pour entrer au parlement, n’auront pas la chance de le faire.
Il considère l’arrestation de Philippe comme un pas dans la lutte contre la corruption et l’impunité dans le pays.
Sans citer de noms, le militant des droits humains croit qu’il existerait des « bandits », « criminels » et « trafiquants de drogue » qui ont été élus députés et sénateurs, lors des dernières élections. [jd emb gp apr 09/01/2017 11 :50]