P-au-P, 26 déc. 2016 [AlterPresse] --- L’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (Ocid) et le Réseau National de défense des droits humains (Rnddh) émettent des avis divergents sur le processus de vérification de procès-verbaux de la présidentielle du 20 novembre, en cours au Centre de tabulation des votes (Ctv).
Rony Desroches de l’Ocid approuve le processus en cours, alors que le Rnddh annonce avoir cessé d’observer la vérification, dont elle critique la méthode.
Desroches critique le fait que les partis contestataires (Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne, la plateforme Pitit Dessalines et Fanmi lavalas) veulent, à tout prix, imposer aux juges électoraux leur façon d’effectuer la vérification des procès-verbaux. Il estime que ces partis contestataires essaient de faire durer l’évaluation pour gagner du temps.
Il applaudit au fait que les juges du Bureau du contentieux électoral national (Bcen) ont repris le contrôle du processus pour éviter de perdre du temps.
Les observateurs de l’Ocid « ont constaté des irrégularités, mais ce ne sont pas des irrégularités massives, il peut y avoir des erreurs humaines, mais il n’y a rien qui pourrait invalider le processus », souligne Desroches.
« La majorité des procès-verbaux présentant des erreurs au Ctv ont déjà été mis à l’écart », rappelle-t-il.
Des désaccords entre juges électoraux, représentants de partis contestataires et observateurs électoraux nationaux concernant le processus de vérification au Ctv ont refait surface.
Près de 80% des procès-verbaux à vérifier l’ont été jusqu’à présent, apprend-on.
Dans l’après-midi du 24 décembre, le tribunal électoral a procédé à un tirage aléatoire de procès-verbaux devant être vérifiés au Ctv, en présence des représentants des trois partis contestataires des résultats de la présidentielle.
Les représentants de ces partis avaient quitté, le jeudi 22 décembre 2016, les lieux de la vérification débutée depuis mardi 20 décembre, en signe de protestation contre une décision du Bureau du contentieux électoral national (Bcen) qui les a interdit de ne plus toucher aux procès-verbaux, ni d’émettre leurs commentaires, ceux-ci devant être présentés lors d’une plaidoirie.
Jointe au téléphone par AlterPresse, la responsable de programmes au Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Marie Yolène Gilles-Colas affirme, pour sa part, avoir décidé de ne pas continuer à observer le processus de vérification au Ctv pour cause de « conformité ».
Selon elle, la vérification ne s’effectue pas comme le préconise le décret électoral, à travers ses règlements.
« Nous avions décidé de laisser le Ctv parce que, lors de la publication des résultats préliminaires (de la présidentielle), certains conseillers électoraux n’avaient pas signé en raison du fait qu’ils voulaient une vérification de conformité », met-elle en avant.
Elle rappelle que le Bcen avait envoyé les juges électoraux au Ctv pour pouvoir effectuer ce type de vérification.
Les juges électoraux avaient commencé à le faire au Ctv, mais, à partir du mercredi 19 décembre 2016, le mécanisme de vérification a changé, constate Gilles qui déplore un manque de transparence dans le processus.
« Lorsqu’on ne vérifie pas la liste d’émargement et quand il n’y a pas une vérification des procès-verbaux pour voir s’ils sont conformes, suivant l’article 77 du décret électoral, nous croyons qu’il n’y a pas de vérification. En ce sens, nous avions décidé de laisser le Ctv », confirme-t-elle.
« S’il n’y a rien à vérifier, il n’y a aucune raison de perdre du temps », regrette-t-elle.
Entre temps, la date du 29 décembre 2016, fixée préalablement pour la publication des résultats définitifs de la présidentielle du 20 novembre dernier est toujours maintenue, selon le Conseil électoral provisoire (Cep). [jep emb gp apr 27/12/2016 14 : 30]