P-au-P, 20 déc. 2016 [AlterPresse] --- La vérification d’un échantillon de 12 % des procès-verbaux des résultats de la présidentielle du 20 novembre dernier « n’est nullement une perte de temps », contrairement à ce que pourrait penser une grande partie des secteurs de la société, estime Joseph Maxime Rony, coordonnateur de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh).
Cette vérification électorale, suivant le verdict du Bureau du contentieux électoral national (Bcen), permettra d’établir la réalité des urnes, déclare le militant, dans une interview accordée à AlterPresse, ce mardi 20 décembre 2016.
« Si nous voulons une société basée sur la loi, il faut que tous les citoyens, acteurs et institutions puissent jouir des tous les recours établis par la loi » poursuit-il.
Le Bcen a ordonné la vérification, à partir de ce mardi 20 décembre au Centre de tabulation des votes (Ctv), de 12% des procès-verbaux de la présidentielle du 20 novembre dernier.
Cette vérification qui pourrait permettre de découvrir « certaines irrégularités et non des cas de fraudes » prouvera que les scrutins ont étés bien organisés, avance Edouard Paultre, coordonnateur du Conseil haïtien des acteurs non-étatiques (Conhane).
Les organisations d’observation électorale n’ont assisté à aucun bourrage d’urnes, soutient, pour sa part, Rony.
L’éclatement de la cohésion au sein de l’organe électoral, au lendemain de la publication des résultats préliminaires est un coup dur pour la crédibilité du processus, considère-t-il.
Trois conseillers sur neuf - en l’occurrence Kenson Polynice, Josette Jean Dorcely et Jean Simon Saint Hubert - n’ont pas signé ces résultats.
Rony et Paultre sont unanimes à reconnaître que l’attitude du Cep est venue renforcer les doutes et alimenter les suspicions de certains acteurs sociaux.
Le Conhane, qui se dit très impliqué dans l’observation du processus électoral, soutient que les acteurs politiques ne sont pas toujours de bonne foi.
Le processus de vérification ne signera pas nécessairement la fin des protestations. « Certains acteurs trouveront encore et toujours des raisons pour continuer les protestations », prévient-il.
Le fait que certains conseillers ont refusé de signer les résultats préliminaires de la présidentielle, est venu jeter un doute sur l’ensemble du processus électoral, regrette Paultre.
Il a salué le signe d’unité des conseillers qui ont accepté de siéger ensemble au sein du Bcen et les invite à continuer de faire preuve de cohésion pour la suite du processus.
En ce qui concerne le processus de vérification ordonné par le Bcen, la Pohdh demande au Cep de faire preuve, de la même transparence et impartialité manifestées lors des joutes électorales du 20 novembre 2016. [am emb apr 20/12/2016 14:47]