P-au-P, 19 déc. 2016 [AlterPresse] --- Des institutions religieuses, de la société civile ainsi que des personnalités expriment leurs préoccupations face au climat de violence et d’intimidation dans le pays, après les scrutins du dimanche 20 novembre 2016, dans une déclaration conjointe, émise ce lundi 19 décembre 2016.
Les organisations signataires de la déclaration [1] déplorent les manifestations organisées par des acteurs et partis politiques, qui s’accompagnent souvent de « violence », « menacent des journalistes, de paisibles citoyens » et qui tentent d’intimider les conseillères et conseillers ainsi que les juges électoraux.
« Ces acteurs politiques enfreignent les articles 123 et 124 du décret électoral, qui interdisent toute proclamation de résultats et toute manifestation publique à caractère partisan, du jour du scrutin jusqu’à la proclamation officielle des résultats », rappellent-elles.
Elles dénoncent aussi des émissions de radio qui, disent-elles, diffusent des propos « incendiaires », « lancent des appels à la haine » et à un « chambardement politique violent ».
Le vendredi 16 décembre 2016, des partisans du parti politique Fanmi Lavalas et de la plateforme Pitit Dessalines ont, pour une énième fois, manifesté dans les rues de Port-au-Prince pour dénoncer ce qu’ils appellent un « coup d’État électoral ».
Des jets de pierre ainsi que des casses ont encore été enregistrés respectivement à morne Lazarre et à la rue Rebecca à pétionville (périphérie est), lors de cette journée de manifestation.
Par ailleurs, les institutions et personnes signataires de la déclaration encouragent le pouvoir exécutif à assumer ses responsabilités et à garder la « neutralité » et la « vigilance », qui avaient présidé aux élections du 20 novembre, jusqu’à la fin du processus.
Elles ont aussi exhorté tous les membres de l’institution électorale ainsi que les tribunaux électoraux à boucler dans la transparence le processus électoral, selon les indications du calendrier électoral et les prescrits de la législation en la matière.
Entre-temps, les dossiers de contestations produisent, au niveau du Bureau du contentieux électoral national (Bcen), par les candidats de la Ligue alternatif pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), Jude Célestin, de Pitit Dessalines, Jean Charles Moise et de la candidate de Fanmi Lavalas, Maryse Narcisse, contre le candidat du Parti haïtien tet kale (Phtk), Jovenel Moise, attendent la constitution du Bcen pour être entendus.
Le Cep, après une rencontre avec les avocats contestataires et ceux du Phtk, le samedi 17 décembre 2016, s’est déclaré incompétent, après que le Bcen a transféré, le mercredi 14 décembre 2016, les dossiers de contestations, relatifs à la formation du Bcen, au Conseil, pour des suites de droits.[jd emb apr 19/12/2016 15 :00]
[1] Les signataires de la déclaration du 19 décembre 2016 sont monseigneur Poulard Guire, archevêché de Port-au-Prince, révérend Exantus Sylvain, président de la Fédération protestante d’Haïti, monseigneur Duracin Zachée, évêque de l’église épiscopale, Pasteur Antoine Jean Rigaud, trésorier de la Fédération protestante d’Haïti, Rosny Desroches et Nahomme Dorvil de l’Initiative de la société civile, Edouard Paultre du Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), André Apaid de la Fondation nouvelle Haïti, Charles Romain, recteur d’Université, le cinéaste Arnold Antonin et Jean Baptiste Pauris du secteur protestant.