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Politique : Les gouvernements haïtien et américain souhaitent l’achèvement du processus électoral en Haïti

P-au-P, 16 déc. 2016 [AlterPresse] --- Les gouvernements haïtien et américain se prononcent en faveur d’un achèvement du processus électoral, lors de points de presse séparés, le jeudi 15 décembre 2016, auxquels a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Les élections du 20 novembre 2016 se sont déroulées dans l’ordre et le respect de la loi, reconnaissent-ils.

Sans la poursuite des élections, « le pays risque de se retrouver dans un véritable chaos et l’anarchie, avec le dysfonctionnement de l’ensemble des institutions républicaines », prévient le président provisoire, Jocelerme Privert.

Privert plaide pour que le pays soit doté d’autorités légitimes, capables d’affronter les grands défis.

« Les candidats disposent du doigt légitime de contester les résultats des élections. Le Conseil électoral provisoire (Cep) a l’obligation, constitutionnelle et légale, de les entendre et, le cas échéant, d’apporter les corrections appropriées. La Constitution reconnaît le droit à la population d’exprimer ses préoccupations, relatives aux élections, par la voie pacifique, mais sans casses », souligne-t-il.

Les droits de chacune et de chacun s’arrêtent là où commencent ceux des autres, rappelle Privert, invitant la Police nationale d’Haïti (Pnh) à assurer la sécurité des vies et des biens.

Le président de la chambre américaine de commerce en Haïti (Amcham), Carl Auguste Boisson, en a profité pour féliciter le Conseil électoral provisoire (Cep) pour « cet effort appréciable ».

Les élites, tant intellectuelles qu’économiques, comprendront l’urgente nécessité d’accompagner activement les nouveaux élus, afin de construire ensemble « une société plus juste et plus prospère », souhaite- Carl Auguste Boisson.

Des partisans de Fanmi Lavalas continuent d’organiser une série de manifestations, parfois violentes, pour dénoncer ce qu’ils appellent un « coup d’État électoral ».

Ils ont encore défilé dans les rues de Port-au-Prince, ce vendredi 16 décembre 2016 (26e anniversaire de l’élection de Jean-Bertrand Aristide à la présidenceen Haïti), en scandant des propos violents, notamment à l’endroit de la bourgeoisie et de la compagnie de téléphonie mobile Digicel.

L’ambassadeur américain en Haïti, Peter Mulrean, exprime ses inquiétudes, face aux manifestations récurrentes, organisées, dans les rues de Port-au-Prince, pour dénoncer les résultats électoraux.

« Les élections du 20 novembre (2016) sont crédibles. Il faut laisser dérouler le processus et accepter les résultats ».

Mulrean dénonce les violences « inacceptables », enregistrées dans les manifestations, notamment sur des journalistes.

Entre-temps, le processus de contestations des résultats de la présidentielle serait dans l’impasse.

Le Bureau du contentieux électoral national ((Bcen) a décidé de transférer, au conseil d’administration du Conseil électoral provisoire (Cep), pour les suites de droit, le dossier concernant la formation du tribunal électoral, appelé à auditionner les contestations des résultats préliminaires de la présidentielle, rendus publics dans la soiréee du lundi 28 novembre 2016.

Les avocats du parti politique Fanmi lavalas, de la plateforme Pitit Dessalines et de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh) ont rejeté la formation d’un seul tribunal électoral, pour auditionner leurs contestations. [jep emb rc apr 16/12/2016 13:50]