Communiqué de l’organisation Batay Ouvriye [1]
Soumis à AlterPresse le 15 janvier 2004
Batay Ouvriye a l’avantage d’annoncer à la presse pour le public en général que dans le conflit à multiples facettes qui oppose la direction de la CODEVI aux ouvriers de cette zone franche, deux des différends ont trouvé des issues partielles.
Il s’agit d’abord de la réintégration de plus de 300 ouvriers illégalement révoqués en juin 2004. (...) Ce processus de négociation est actuellement en cours.
Ensuite, comme déjà annoncé par certaines médias, un jugement a été prononcé en faveur de l’agent de sécurité molesté, M. Orélus. Ayant tout d’abord rejeté cette décision, le Grupo M s’est finalement résigné à payer à l’amiable dans une entente faite entre les parties.
Batay Ouvriye profite de l’occasion pour faire remarquer à la population en général la justesse de ses positions des débuts (violations des droits des travailleurs et infractions caractérisées, notamment dans le cas Orélus), contrairement à l’Association des Industriels Haïtiens (ADIH) qui, des pieds et des mains, défendait la position intenable de la compagnie. La suite nous a donné pleinement raison.
Il faut également faire ressortir le rôle de l’Exécutif haïtien qui, malgré les évidences flagrantes de délit et par-dessus les constatations de ses propres délégations rendues sur les lieux, n’a jamais pris de décision ferme à l’égard des fautifs.
Etant donné donc que ce furent les mobilisations nationales et internationales des ouvriers eux-mêmes et de tous types d’appui qui ont réussi à débloquer cette situation, nous profitons de l’occasion pour envoyer un grand salut solidaire à tous ceux qui d’une manière ou une autre ont joué un rôle dans cette solution.
Demeure le dossier des vaccinations suspectes, dont une déclaration publique n’a encore jamais été émise, malgré le rapport d’enquête de l’Union des Médecins Haïtiens et les différentes lettres ouvertes adressées au gouvernement. Au contraire, en réunion avec le syndicat et Batay Ouvriye, la ministre de la santé publique eu même à dire que l’Etat Haïtien n’avait pas le droit d’intervenir en zone franche. Qui peut donc le faire ? Qui peut assurer l’intégralité physique et morale des ouvriers ? Les directions de compagnies qui semblent vouloir généraliser ces rapports dans le pays auront-ils le droit, impunément, d’aller jusqu’à l’homicide, sans que personne ne puisse leur demander des comptes ?
Port-au-Prince, le 15 janvier 2004
Pour Batay Ouvriye :
Yannick Etienne
[1] Lutte Ouvrière