P-au-P, 14 déc. 2016 [AlterPresse] --- Une recrudescence de l’insécurité est observée, ces dernières semaines, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Le dimanche 11 décembre 2016, Rigaud Claude Clermont, un jeune policier national de 24 ans, affecté au commissariat de Pétionville (périphérie est), a été sauvagement assassiné à la machette dans sa résidence.
Des riverains de la zone de Monoville (limitrophe entre Canapé-Vert et Juvénat / Pétionville) ont gagné les rues et érigé des barricades de pneus usagés enflammés, en protestation à l’assassinat du jeune policier national.
Grâce à la coopération des citoyens, la police a interpellé 9 individus : Neptune Bazile, Mona Paul, Mayoute Vilmar, Rosely Antoine, Jean-Toussaint Thélusma, Dieuvet Brévil, Alex Bazile, Guylor Thélusma et Steevenson Joachim.
Un dangereux chef de gang Jean Hilaire Ladouceur, alias Lèlè, soupçonné d’implication, dans l’assassinat du policier Rigaud Claude Clermont, serait toujours en cavale.
Ladouceur est activement recherché par la Police nationale d’Haïti (Pnh), indique le porte-parole adjoint de l’institution policière, Gary Desrosiers.
Lèlè et ses colistiers rançonnaient régulièrement les habitantes et habitants de la zone, où ils faisaient régner la terreur, selon des témoignages.
Certaines familles ont même été contraintes de déménager, laissant à l’abandon maisons et petites entreprises.
Des riveraines et riverains de Monoville, qui ont exprimé leur peur après la fuite de Jean Hilaire Ladouceur (Lèlè) ont mis sur pied une brigade de vigilance, afin d’éviter le retour des bandits dans la zone.
Lors d’un mouvement de protestation, ils ont accusé le maire principal de Pétionville, Dominique St-Roc, d’avoir libéré de force, Jean Hilaire Ladouceur, après son arrestation par la police.
St-Roc a rejeté en bloc ces accusations qui, selon lui, constitueraient une tentative de ses adversaires, pour nuire à sa réputation.
Après avoir entendu Saint-Roc, le mardi 13 décembre 2016, sur ces allégations, le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, a transféré le dossier au cabinet d’instruction.
Le dossier est instruit présentement par le juge Jean Wilner Morin, qui a, une première fois, entendu Dominique St-Roc.
Près d’une dizaine de citoyens, dont quatre policiers nationaux, sont morts par balles au cours des deux dernières semaines.
Dans la foulée, les riverains de Diquini 63, Bizoton 51, Route des rails dans la commune de Carrefour (sud), Delmas 2 et Tabarre 46 (nord-est) ont découvert des cadavres dans leurs zones au lever du jour.
Des tirs d’armes automatiques retentissent tous les soirs, dans différents quartiers de la capitale Port-au-Prince.
La Pnh a annoncé un nouveau plan de sécurité, dont les effets tardent à se faire sentir, alors que le titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Camille Junior Edouard, estime inconcevable que les bandits continuent de semer le deuil parmi la population.
La justice doit être appliquée contre tous les malfrats, qui commettent des actes répréhensibles contre les citoyennes et citoyens, exige le Mjsp. [am emb rc apr 14/12/2016 1:25]