P-au-P, 12 déc. 2016 [AlterPresse] --- Les prix des produits alimentaires ont augmenté, entre 15 et 25%, dans 22 marchés, situés dans le Sud, la Grande Anse et les Nippes (Sud-Ouest), après le passage de l’ouragan Matthew sur Haïti, les lundi 3 et mardi 4 octobre 2016.
Les produits importés, ont augmenté, entre 15 et 25%, dans tous ces marchés, en comparaison avec la période précédant le cyclone Matthew, indique un rapport d’enquête, de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa), réalisée du lundi 24 au dimanche 30 octobre 2016.
« Les marchés dans les départements de la Grande Anse ont souffert le plus de cette hausse des prix, tandis que dans les Nippes et le Sud, ces tendances à la hausse sont plus modérées », précise ce rapport de la Cnsa, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
« Un panier alimentaire journalier de 250 grammes de riz, 100 grammes de maïs, 80 grammes de haricots noirs et 50 grammes d’huile végétale, pour une personne, coûte localement entre 29.00 - 32.00 gourdes sur les marchés des Cayes (Sud) et de Miragoane (Nippes), et 32.00 - 37.00 gourdes sur ceux de Jérémie (Grande Anse) » (Ndlr : US $ 1.00 = 68.00 gourdes ; 1 euro = 78.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui).
Une valeur de transfert de 30.00 - 35.00 gourdes, par personne, par jour, serait appropriée pour les besoins alimentaires de la population, souligne la Cnsa.
Une diminution de la demande des produits alimentaires, dans les 22 marchés considérés, a été relevée.
La baisse du pouvoir d’achat des consommatrices et consommateurs, suite à la destruction des plantations et à la perte des récoltes, la hausse des prix des produits alimentaires de base, la distribution d’aides alimentaires, en cours pour compenser la pénurie de nourriture sur les marchés, sont les principales causes de cette diminution.
Suite aux dégâts, provoqués par le cyclone Matthew sur les cultures d’ignames, de bananes et de pois noir, habituellement récoltées en octobre et novembre, dans les départements affectés, ces aliments saisonniers sont très peu disponibles, selon le rapport de la Cnsa.
« Les produits, disponibles sur les marchés à ce moment, sont des produits importés, comme, par exemple, le riz ou le maïs. En plus de l’absence de produits locaux, l’ouragan (Matthew) a aussi détruit une part significative du stock des commerçants dans leurs magasins », fait savoir la Cnsa.
Elle recommande à l’État de surveiller l’évolution des prix d’un panier alimentaire moyen, dans certains endroits clés dans le Grand Sud, touché par l’ouragan Matthew. [jd emb rc apr 12/12/2016 15:35]