P-au-P, 09 déc. 2016 [AlterPresse] --- La Fondation héritage pour Haïti (Lfhh), branche haïtienne de « Transparency international » appelle à la transparence, dans les opérations de financement aux partis politiques et aux candidates et candidats, pour éviter toute suspicion ou perception de provenance malsaine de fonds, durant les campagnes de chaque candidate et candidat.
La Lfhh demande aux partis, aux plateformes politiques et aux candidates et candidats, qui ont participé aux élections du dimanche 20 novembre 2016, de divulguer la liste des subventions et dons, reçus en nature et en espèces, ainsi que leur provenance, dans une note en date du vendredi 9 décembre 2016, transmise à AlterPresse à l’occasion de la journée internationale de lutte (de l’Organisation des Nations unies / Onu) contre la corruption [1].
Les partis et plateformes politiques devraient également rendre publiques les dépenses (la liste des dépenses), effectuées dans le cadre des campagnes de chaque candidate et candidat.
Le prochain parlement, qui devrait rentrer en fonction, en janvier 2017 en Haïti, devrait s’efforcer d’ « adopter une loi sur le financement régulier des partis politiques, pour faciliter l’accès des partis aux fonds publics ».
Ce qui permettrait de rompre avec l’opacité et mettrait fin à la corruption et au clientélisme, qui, trop souvent, entachent le financement des partis politiques en Haïti, espère la Lfhh.
« Il n’y a pas de démocratie sans indépendance »
Le dicton « qui paie commande » s’est trop souvent avéré dans la politique haïtienne.
« Les partis (politiques), les candidates et candidats ne peuvent pas servir, en même temps, deux maîtres, qui sont le peuple haïtien et les pourvoyeurs de fonds », souligne la Lfhhh.
Il est essentiel d’assurer qu’il n’existe pas de liens, rattachant les partis politiques avec des donateurs malsains.
« Les partis et plateformes, qui ont respecté les normes d’éthique et d’intégrité, peuvent encore rassurer les citoyennes et citoyens, en ce qui concerne l’origine de leurs financements, en divulguant la liste complète des contributions et des donateurs, ainsi que la liste des dépenses de campagnes de chaque candidat, à la fin du processus électoral ».
La Lfhhh encourage tous les partis et plateformes politiques à envoyer les listes aux médias, à l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) et à les afficher dans les sièges sociaux des partis et plateformes.
Elle exhorte également, les partis et les plateformes politiques ainsi que les candidates et candidats, à respecter le décret électoral, dont l’article 135 porte sur l’obligation de présenter au Conseil électoral provisoire (Cep), dans un délai de 30 jours, après la proclamation des résultats définitifs, « la liste détaillée et complète de tous les dons et donateurs, ainsi que le rapport financier de la campagne, dûment signé d’un comptable agréé ».
Jusqu’au début du mois de décembre 2016, rien ne filtre sur le suivi donné au rapport (de plusieurs dizaines de pages) de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref), sur le candidat à la présidence du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Jovenel Moïse, soupçonné d’implication dans le blanchiment d’argent, pour des transactions financières, suspectes ou douteuses, du 5 mars 2007 au 31 mai 2013...
Selon le principe de Transparency international, en matière de financement et de faveurs politiques, les dons - accordés aux partis politiques, aux candidates et candidats et aux élus - ne doivent pas constituer un moyen, permettant d’obtenir des faveurs personnelles ou politiques.
Les partis politiques, les candidates et candidats, eux-mêmes, doivent pratiquer la transparence.
Les gouvernements doivent mettre en place une législation adéquate, en matière de conflits d’intérêts.
Les partis politiques, les candidates et candidats, les femmes et hommes politiques doivent déclarer leurs biens et leurs revenus, ainsi que les dons et les contributions en nature, sur une base annuelle, mais également avant et après les élections, auprès d’une agence indépendante.
Les candidates et candidats ainsi que les partis politiques doivent bénéficier d’un accès impartial aux médias.
Les médias doivent jouer un rôle indépendant, libre de toute ingérence, durant les campagnes électorales et plus généralement dans la vie politique.
Les organisations de la société civile doivent avoir l’opportunité de s’impliquer de manière active dans la promotion d’une législation adéquate sur le financement politique et le suivi de son impact sur la représentation politique, préconise la Fondation héritage pour Haïti (Lfhh), branche haïtienne de « Transparency international ». [bd rc apr 09/12/2016 14:33]
[1] Ouverte à la signature, dès décembre 2003, à Mérida, Mexique, la Convention des Nations unies contre la corruption, est une étape importante dans l’effort international pour combattre la corruption, selon Transparency International, principale organisation non gouvernementale internationale se consacrant à la lutte contre la corruption. La cérémonie de signature de la Convention, le 9 décembre, date récemment adoptée comme journée internationale anti-corruption par l’Assemblée générale de l’Onu, est le résultat de 3 ans d’efforts de 129 pays, pour agir contre la corruption au niveau mondial //http://www.journee-mondiale.com/195/journee-mondiale-des-nations-unies-contre-la-corruption.htm