P-au-P, 09 déc. 2016 [AlterPresse] --- Le Service jésuite aux migrants/Solidarite fwontalye-Haïti (Sjm/Sfw-Haïti) dénonce les actes de violences, contre les femmes à Ouanaminthe (commune du département du Nord-Est, frontalière avec Dajabon, République Dominicaine), dans un rapport en date du 7 décembre 2016, transmis à AlterPresse.
Intitulé « violence et discrimination à l’égard des femmes en Haïti, le cas de Ouanaminthe », ce rapport est publié à l’occasion des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, qui s’étend du vendredi 25 novembre au samedi 10 décembre 2016.
Les femmes, qui résident dans les zones frontalières entre Haïti et la République Dominicaine, se trouvent dans une position de vulnérabilité particulière, en raison de leur double condition « de femmes et de potentielles migrantes », souligne le document de Sjm/Sfw-HaïtI.
Le statut de migrantes les exposerait à des dangers spécifiques dans les zones frontalières entre Haïti et la République Dominicaine.
Le Sjm/Sfw-Haïti appelle l’État à mettre en place plus de centres d’accueil pour accueillir les femmes victimes de violences dans le pays.
Les autorités haïtiennes doivent également prendre des mesures concrètes pour prévenir l’émergence de la violence basée sur le genre en Haïti.
L’organisation de défense des droits des migrantes et migrants les exhorte à fournir ; à toutes les femmes victimes d’agressions, un accompagnement complet, incluant pour les soins appropriés, ainsi que justice etréparation, en toute sécurité.
Le Sjm/Sfw-Haïti préconise des campagnes de sensibilisation, à l’échelle nationale, afin de promouvoir l’équité de genre et de lutter contre les stéréotypes de genre, qui fomentent les actes de violence contre les femmes.
Des dispositions institutionnelles doivent être prises pour encourager les femmes à dénoncer leurs agresseurs, notamment « en leur offrant (à ces femmes victimes de violence) une protection contre d’éventuelles représailles de leurs agresseurs et en les soutenant financièrement, tout au long de leurs démarches judiciaires ».
L’organisation de défense des droitsdesmigrantes et migrants plaide pour l’adoption d’une loi, promouvant l’égalité entre les hommes et les femmes et interdisant toute forme de discrimination et de violence à l’égard des femmes.
Elle demande de favoriser l’émancipation des femmes en Haïti, en améliorant leur accès à l’éducation, de fournir des documents de voyage valides à la population haïtienne, afin que celle-ci ne soit pas obligée de recourir aux services de passeurs pour traverser la frontière haïtiano-dominicaine.
Elle suggère de mettre en place un système de collecte de données, qui permettrait d’avoir des informations actualisées sur les cas de violence de genre en Haïti.
En ce sens, les autorités dominicaines sont appelées à sensibiliser, sur l’équité de genre, les instances policières et militaires, travaillant à la frontière haïtiano-dominicaine.
Le Sjm/Sfw-Haïti recommande de mener des enquêtes pour identifier toutes les personnes, ayant commis des actes de violence contre les femmes haïtiennes, de les punir au regard de la loi dominicaine, de fournir une protection à celles qui oeuvrent dans les marchés binationaux et de lutter contre toutes les formes de discrimination, auxquelles elles sont astreintes dans la société. [bd emb rc apr 09/12/2016 11:10]