P-au-P, 02 déc. 2016 [AlterPresse] --- Il existe une importante coopération entre Haïti et Cuba, en dépit d’une absence de stratégies des autorités haïtiennes pour renforcer les capacités du pays, selon l’économiste Camille Chalmers, directeur de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda).
Il y a une absence de politiques publiques, dans les domaines de l’éducation et de la santé publique, malgré cette coopération, souligne le professeur à l’Université, invité à l’émission Ti chèz ba, prévue pour être diffusée les samedi 3 et dimanche 4 décembre 2016 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
Cette émission est consacrée aux rapports entre Cuba et Haiti, et à la figure de l’ancien président cubain, Fidel Castro, décédé le 25 novembre 2016, à la Havane, et dont les funérailles ont lieu le dimanche 4 décembre 2016.
« Nous avons un gouvernement, qui ne comprend pas cette coopération (haitiano-cubaine) et qui ne définit pas de stratégies pour renforcer la capacité du pays, à partir de celle-ci ».
Très souvent, les Haïtiens n’ont pas conscience du niveau de cette coopération, fait-il remarquer.
Un millier de médecins haïtiens sont déjà formés à Cuba, dont la plupart ne trouvent pas de travail après leur retour en Haïti, déplore-t-il.
Certains d’entre eux restent au chômage, pendant deux ou trois ans, dans le pays, pour ensuite retourner à l’étranger, notamment en Espagne et au Canada, indique Chalmers.
Il y a également une espèce de gaspillage, qui se traduit par le fait que les sous-secteurs des médecins cubains en Haïti ne sont pas intégrés au système de santé publique, critique-t-il.
Il devrait y avoir une symbiose entre les deux, qui seraient plus bénéfiques sur le long terme pour Haïti.
700 à 800 médecins cubains de santé publique sont présents dans le pays, en permanence, depuis 1998, alors que 700 à 900 étudiants haïtiens effectuent, gratuitement, des études universitaires de haut niveau à Cuba, rappelle-t-il.
Ces apports devraient avoir des effets beaucoup plus décisifs sur la société haïtienne, estime-t-il.
La Padpa plaide pour un autre type de médecine, qui privilégie les besoins des gens, au lieu de s’inscrire dans une logique marchande pour faire de l’argent.
Depuis 1996, un accord a été signé entre Cuba et Haïti, pour rétablir des relations diplomatiques, avec une coopération extrêmement importante.
Après le vote décisif d’Haïti, en faveur de l’expulsion de Cuba de l’Organisation des États américains (Oea), lors de la 8e réunion des ministres des affaires étrangères de l’Oea, tenue du 21 au 31 janvier 1962 à Punta del Este, en Uruguay, les rapports entre les deux pays étaient devenus un peu distants.
Chalmers reconnaît que ce vote était « un acte extrêmement grave et injustifiable », dans le contexte de l’offensive multiple, qui existait à l’époque, pour détruire la révolution cubaine. [emb apr 02/12/2016 16:00]
TiChèzBa, édition du 25 novembre 2016 - Invité, Maxime Rony, coordonnateur de la Pohdh
Le coordonnateur de la Plateforme d’organisations de défense des droits humains (Pohdh), Joseph Maxime Rony, recommande une enquête approfondie sur les anomalies, enregistrées dans environ 22% des procès-verbaux de dépouillement des votes lors des élections du 20 novembre 2016.