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Choléra : L’Onu plaide en faveur de campagnes de sensibilisation et de vaccination en parallèle en Haïti

Ban Ki Moon a présenté des excuses au peuple haïtien pour la responsabilité de l’Onu dans la propagation du choléra

Ndlr : Pour la première fois, depuis octobre 2010, date de l’introduction de l’épidémie du choléra en Haïti, à partir d’une base de casques bleus du Népal à Mirebalais (Plateau central), le secrétaire général sortant de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Sudcoréen Ban Ki Moon, a présenté, le jeudi 1er décembre 2016, devant l’Assemblée générale de l’Onu, des excuses (également en Créole) au peuple haïtien... pour la responsabilité de l’Onu dans la propagation de l’épidémie du choléra.

Du18 octobre 2010 à novembre 2016, 9,317 décès du choléra ont été enregistrés sur 794,683 cas recensés, selon des données du Ministère de la santé publique et de la population.

Par Jean Elie Paul

P-au-P, 1er déc. 2016 [AlterPresse] --- Les campagnes de sensibilisation et de vaccination doivent se faire en parallèle, afin de limiter la transmission du choléra en Haïti, recommande l’Organisation des Nations unies (Onu).

Une vaste campagne de vaccination, précipitée par l’ouragan Matthew, a été mise en place, dès le mardi 8 novembre 2016, dans les zones les plus touchées par le cyclone, avec l’appui du Ministère de la santé publique et de la population (Mspp), rappelle le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, le Français Stéphane Dujarric, dans une interview accordée à AlterPresse, depuis le sigège de l’Onu à New York.

Plus de 729 mille personnes ont été vaccinées dans les départements du Sud et de la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest).

Plusieurs institutions et personnalités ont recommandé une réorientation de la campagne de vaccination contre le choléra, pour qu’elle soit plus efficace, après le passage de l’ouragan Matthew (les lundi 3 et mardi 4 octobre 2016), dans une note de plaidoyer, en date du 7 novembre 2016.

Au cours de ces derniers mois, la quantité d’équipes d’intervention rapide a été augmentée. Les approches ciblent les communautés, à travers différents programmes pour essayer d’atténuer leur souffrance (au choléra), annonce Dujarric.

Il faudrait que la communauté internationale, notamment les États membres des Nations unies, se montrent encore solidaires du peuple haïtien.

« Personne, au sein des Nations unies, ne nie notre responsabilité morale envers les populations en Haïti, affectées par l’épidémie du choléra », affirme-t-il.

Plusieurs organisations nationales et internationales ont exigé justice et réparation ainsi que le départ de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), dans un communiqué en date du lundi 22 août 2016.

« Pour ce qui concerne la santé publique, les campagnes de sensibilisation sont extrêmement importantes. Ces campagnes sont menées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), en partenariat avec les autorités haïtiennes, et les organisations de santé régionale », déclare le porte-parole.

Les efforts humanitaires et internationaux auraient réussi à réduire les cas de choléra et les décès (dus au choléra) en Haïti de près de 90%, depuis le pic de l’épidémie en 2011 (350 mille cas en 2011 et 36 mille cas de choléra suspectés en 2015), selon les données fournies par l’Onu.

« Malgré les progrès accomplis, le Ministère de la santé publique et de la population en Haïti (Mspp) a signalé 32,240 cas de choléra suspectés et 330 décès, liés au choléra, du 1er janvier au 18 octobre 2016 (794,683 cas et 9,317 décès liés depuis 2010) ».

Les cas enregistrés auraient augmenté, après l’impact du cyclone Matthew dans les zones touchées, en raison du manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, selon l’Onu.

« Malgré les progrès réalisés, il reste du travail à faire et l’engagement de toute la communauté internationale, des donateurs et des partenaires, est urgemment requis », avance-t-elle.

Seulement 28% de la population haïtienne à accès à un assainissement adéquat, tandis que 42% n’a pas encore accès à l’eau potable en Haïti, souligne la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa).

« Accroître les services pour la population est une priorité pour l’Onu, dans le cadre de l’agenda des Objectifs du développement durable », indique un document des Nations unies. [jep emb rc apr 1er/12/2016 13:40]