P-au-P, 29 nov. 2016 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations des droits humains et des secteurs sociaux expriment leurs préoccupations face à la publication des résultats préliminaires de la présidentielle du dimanche 20 novembre, rendus public dans la soirée du lundi 28 novembre 2016, dans des interviews accordées à AlterPresse.
« Les résultats publiés par le Conseil électoral provisoire (Cep) ne correspondent pas à la réalité du vote. En tenant compte de l’écart entre Jovenel Moise et les autres candidats, nous pensons qu’à l’instar de certains acteurs politiques, c’est un véritable « coup d’État électoral », dénonce Guy Numa, membre de la coordination du Mouvement démocratique populaire (Modep).
Ces résultats sont planifiés par la communauté internationale ainsi que la bourgeoisie pour imposer Jovenel Moise, dès le premier tour », déclare Guy Numa.
Jovenel Moïse du Parti haïtien tèt kale (poulain de l’ancien président Joseph Michel Martelly) a réalisé 595,430 voix, soit 55.67 % des suffrages, selon les résultats préliminaires, de la présidentielle du dimanche 20 novembre 2016, publiés très tard (vers 10:45 pm locales = 3:45 gmt le mardi 29 novembre 2016), dans la soirée du lundi 28 novembre 2016, par le Conseil électoral provisoire (Cep), observe l’agence en ligne AlterPresse.
Jude Célestin, de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), est arrivé en deuxième position avec 208,835 voix, soit 19.52 % des suffrages.
En dépit des dénonciations, six conseillers électoraux ont, quand même, signé ces résultats problématiques, critique Modep qui appelle la population à la vigilance et à la mobilisation en vue d’exiger une vérification pour contrer le « coup d’État électoral ».
« Le Centre de tabulation des votes (Ctv) n’a pas respecté sa mission et le décret électoral », selon Modep qui encourage les partis politiques à monter leurs dossiers de contestations pour défendre, auprès du Cep, leurs positions.
Toutefois, il exhorte la population à garder son calme et sa sérénité.
Le Cep n’a pas accompli correctement son travail, avant la publication des résultats, déplore, pour sa part, le coordonnateur de la Plateforme d’organisation de défense des droits humains (Pohdh), Maxime Rony.
De son côté, le responsable du Mouvement de liberté, d’égalité des haïtiens pour la fraternité (Molegaf), David Oxygène, estime que ces résultats reflètent l’image de l’impérialisme dans le pays.
Les élections du 20 novembre dernier n’étaient pas « libres », « honnêtes » et « démocratique », rejette-t-il, dénonçant les fraudes électorales qui entourent tout le processus électoral.
Molegaf a assimilé à une stratégie pour effectuer des fraudes électorales, l’absence de courant électrique enregistrée dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, lors du dépouillements des votes à l’issue de la journée électorale du 20 novembre 2016.
Plusieurs partis politiques entendent contester au Bureau du contentieux électoral national, les résultats des dernières élections.
Des partisans de la formation politique Fanmi Lavalas continuent de manifester dans les rues de Port-au-Prince, ce mardi 29 novembre 2016, pour dénoncer les résultats communiqués par le Cep. [jd emb apr 29/11/2016 15 :50]