Actualisé à 15:00
Par Ronald Colbert
P-au-P, 26 novembre 2016 [AlterPresse] --- Le célèbre dirigeant de la révolution cubaine (qui renversa le régime dictatorial du général Fulgencio Batista), Fidel Castro Ruz (né le 13 août 1926 à Birán dans la province de Holguín [1], à Cuba), est mort [2], vendredi soir 25 novembre 2016, à l’âge de 90 ans, à La Havane, a annoncé son frère Raúl Castro Ruz [3] à la télévision cubaine.
« Ce soir, à 10:29, le commandant en chef de la révolution cubaine, Fidel Castro Ruiz, est mort… Jusqu’à la victoire, toujours », a déclaré Raul Castro (qui lui a succédé au pouvoir depuis février 2008), vêtu de l’uniforme vert-olive, popularisé par Fidel Castro, lorsqu’il était à la tête de l’Etat cubain.
Les réactions se sont multipliées, de la part de dirigeants politiques, à travers le monde, sur le décès de Fidel Castro, dans la soirée du 25 novembre 2016 à Cuba.
Comme il fallait s’y attendre, des opposants anticastristes à Miami ont, plutôt, célébré la mort de Fidel Castro, qui, à leurs yeux, devrait marquer le retour à la « liberté » sur l’île… et des millions d’exilés anticastristes ( ?)…
Fidel Castro, artisan de la lutte pour l’autonomie des peuples et anti-impérialiste convaincu, aura marqué la fin du XXe siècle, en faisant, notamment, face, à l’hostilité des Etats-Unis d’Amérique et un embargo économique, imposé par le grand voisin du Nord.
Après la révolution cubaine, Fidel Castro aurait échappé à plus de 600 tentatives d’assassinat, selon les services secrets cubains.
Après 50 ans d’embargo étasunien, le président sortant étasunien (20 janvier 2009 - 20 janvier 2017), Barack Obama [4], aura été celui, qui a ouvert les portes de la coopération, en rétablissant les relations diplomatiques, en juillet 2015, entre les Etats-Unis d’Amérique et Cuba, dont une partie, Guantánamo, louée depuis le 23 février 1903, par les Etats-Unis d’Amérique, abrite, depuis 2002, un camp étasunien (un centre de détention militaire de haute sécurité, sur la base navale de la baie de Guantánamo, dans le Sud-Est de Cuba) [5].
« L’Histoire jugera l’impact énorme de Fidel Castro », a notamment estimé Barack Obama, en apprenant le décès du « lider maximo » cubain.
Les discours-fleuves et les connaissances de Fidel Castro sur les réalités géopolitiques internationales ont également suscité le respect, à travers le monde.
Dans des rencontres avec des Haïtiens, Fidel Castro a montré, de son vivant, combien il était fort imbu de l’histoire de la révolution haïtienne…
Son régime a également permis, à de nombreuses descendantes et de nbombreux descendants d’Haïtiennes et d’Haïtiens de résider à Cuba, sans auscune difficulté.
Une des ressortissantes d’Haïti, qui a vécu longtemps à Cuba, aura été la chanteuse Martha Jean-Claude (1919 – 2001), « la mujer de dos islas » (femme de deux îles) qui a gagné l’exil à Cuba, suite aux persécutions politiques en Haïti [6]
Des informations font état d’une grande communauté de descendantes et descendants d’Haïtiennes et d’Haïtiens, résidant à Camagüey (troisième plus grande ville de Cuba).
Le Créole haïtien est parlé, à Cuba, par ces descendantes et descendants, ainsi que par beaucoup de Cubaines et de Cubains.
Avec Haïti, la coopération cubaine a commencé, dans les années 1990, avec l’envoi régulier (par rotation) de médecins, d’infirmières et d’infirmiers, dont beaucoup sont encore en mission, en différents points du territoire national.
Au début des années 1990, plusieurs citoyennes et citoyens haïtiens ont visité Cuba, comme touristes, particulièrement La Havane et Santiago de Cuba.
Parallèlement, un nombre important d’étudiantes et d’étudiants d’Haïti ont été formés, ou continuent d’être rodés à Cuba, particulièrement dans les sciences médicales et agronomiques.
Du 2 décembre 1976 au 24 février 2008 (date de sa démission pour des raisons de santé) [7], Fidel Castro fut président des Conseils d’Etat et des ministres de la république de Cuba, après avoir occupé les fonctions de
Premier ministre de Cuba (du 16 février 1959 au 2 décembre 1976), puis de Premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (de la création de cette structure, en 1965, jusqu’au 19 avril 2011, date à laquelle Raúl Castro lui succéda à ce poste).
Les observatrices et observateurs attendent de voir ce qui va se passer à Cuba, après la mort du chef de la révolution cubaine, Fidel Castro.
Mais, depuis le début des années 1990 et la chute du régime communiste soviétique, beaucoup de réformes ont commencé à être entamées, à Cuba, et mises en œuvre, notamment avec l’arrivée, depuis 2006, de Raúl Castro… à la tête du régime politique sur l’île de Cuba. [rc apr 26/11/2016 10:00]
[1] Ndlr : Holguin est une municipalité, située au sud-est de l’île de Cuba, à 680 km de La Havane et à 29 km de l’océan Atlantique.
[2] Selon les dernières volontés de Fidel Castro, son corps a été incinéré dans la journée du 26 novembre 2016. Ses funérailles auront lieu le dimanche 4 décembre 2016. A partir du 26 novembre 2016, un deuil national de 9 jours (jusqu’à la date se ses funérailles officielles, le 4 décembre 2016) est décrété à Cuba.
[3] Né le 3 juin 1931 à Birán, Raúl Modesto Castro Ruz est à la tête du régime politique à Cuba depuis le 24 février 2008.
[4] Né le 4 août 1961 à Honolulu, Barack Obama est le 44ᵉ et actuel président des États-Unis d’Amérique, jusqu’au vendredi 20 janvier 2017. Il a été élu, pour un premier mandat, le 4 novembre 2008, et, pour un second mandat, le 6 novembre 2012.
[5] Le centre de détention de Guantánamo est situé sur un terrain de 121 km2 (soit 30,000 acres), actuellement loué par le gouvernement des États-Unis d’Amérique au gouvernement de Cuba. Cette location est effective depuis le 23 février 1903, sous la présidence de Theodore Roosevelt, et est incessible ; sauf par consentement des deux parties. Un loyer de 4,085.00 dollars US est payé tous les ans par chèque. Le chef cubain Fidel Castro a toujours refusé d’encaisser ces paiements (sauf celui de la première année de la révolution en 1959), car il n’accepte pas que l’un de ses plus grands ennemis dispose d’une base militaire sur son territoire / Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Guant%C3%A1namo
[6] Le 20 décembre 1952, alors qu’elle est enceinte de 3 mois, Martha Jean-Claude fut emprisonnée…pour critiques trop osées du gouvernement de Paul Eugène Magloire, les activités communistes de son mari (absent du pays lors de son arrestation)…, rapporte Haïti Culture.
[7] Le 24 février 2008, Raúl Castro Ruz, qui assumait l’intérim du pouvoir, depuis le 31 juillet 2006, a été élu par l’Assemblée nationale de Cuba, pour succéder comme chef d’Etat, à son frère, Fidel Castro Ruz.