P-au-P, 24 nov. 2016 [AlterPresse] ---Ouverture, le mercredi 23 novembre 2016, à Port-au-Prince, d’une exposition de photos, pour rendre hommage au peintre, photographe et à l’écrivain haïtien, Gérald Bloncourt, à l’occasion des 70 ans des « Cinq Glorieuses » (1946-2016).
Les photos de différentes personnalités, qui ont marqué les Cinq Glorieuses, dont Gérald Bloncourt, sont exposées.
Des personnalités du milieu culturel et universitaire, des écrivains, poètes et étudiants, entre autres, ont assisté à l’ouverture de l’exposition.
Réalisée autour du thème « archives historiques et culturelles des années 40 », cette exposition s’étend du mercredi 23 novembre au samedi 3 décembre 2016, dans plusieurs endroits de la capitale, Port-au-Prince.
Le mouvement des Cinq Glorieuses, qui provoqua la chute, le 11 janvier 1946, du président Antoine Louis Léocardie Elie Lescot, a été porteur d’un moment d’espérance politique importante en Haïti, confie Gérald Bloncourt, lors de l’événement, organisé, le mercredi 23 novembre 2016, au local de la Société haïtienne d’histoire, de géographie et de géologie (Shhgg), au centre-ville de Port-au-Prince.
« Nous avons réussi, pendant 5 jours, les fameuses glorieuses, du 7 janvier 1946 au 11 janvier 1946, devant la Faculté de médecine, à 10 heures dans la matinée. C’est là qu’est parti le coup des premiers affrontements avec les forces de répression. Durant 5 jours, des marches populaires se sont soulevées à nos côtés, dans toute la ville », rappelle-t-il.
« Les gens des bidonvilles de La Saline et de Bel-Air ont répondu, de façon clairvoyante, à nos mots d’ordre politiques, Sans eux, ils n’auraient pas eu le mouvement de 1946. La mobilisation a été unanime dans le pays en entier », raconte l’un des fers de lance, qui ont contribué à renverser Elie Lescot au pouvoir en Haïti.
Il appelle les jeunes à la vigilance citoyenne, les encourage à dénoncer l’iniquité, à se mobiliser, s’organiser, pour contribuer à une prise de conscience et créer une Haïti libre et pleine d’avenir.
Né le 4 novembre 1926 à Bainet (Sud-Est d’Haïti), Gérald Bloncourt est maintenant nonagénaire.
« À la Fondation culture création, nous nous sommes engagés à travailler avec toute une équipe, pour recevoir Bloncourt, qui est, pour nous, un patrimoine vivant, afin qu’il soit en contact avec les jeunes, qui, la plupart du temps, se cherchent », indique la directrice exécutive de l’institution, Colette Pérodin Armenta.
Les mouvements des jeunes n’ont pas d’ancrage, ils ne sont pas organisés, déplore-t-elle.
Le mouvement de 1946 caractérise un grand moment de l’histoire contemporaine, puisqu’il a été un tournant dans l’histoire du monde, avec des conséquences en Haïti et sur les jeunes en particulier, analyse le professeur et historien, Pierre Buteau.
« La société, notamment la jeunesse, a contribué au mouvement de 1946. Gérald Bloncourt est un témoin capital de ce mouvement », mentionne-il.
Le passé ne constitue, en rien, la cause de nos malheurs et le présent participe à la déconstruction du pays, soutient Pierre Buteau. [bd emb rc apr 24/11/2016 16:10]