P-au-P, 23 nov. 2016 [AlterPresse] --- Le Conseil national des télécommunications (Conatel) appelle les directeurs d’opinion à s’élever à la dimension d’« objectivité » et d’« impartialité », qui devraient caractériser leurs conduites, dans une note en date du 22 novembre 2016, transmise à AlterPresse.
Le Conatel dit prendre acte de l’émotion, qui gagne les médias, et des écarts de langage, qui tendent à entraîner des incitations à la violence, suite à la journée électorale du 20 novembre 2016.
L’honnêteté est préférée, depuis de nombreuses années, dans les milieux journalistiques, à la notion « questionnable » d’ « objectivité », une notion susceptible de prêter à confusion.
Quoi qu’il en soit, le Conatel exhorte les protagonistes à garder leur calme et leur sérénité, tout en leur rappelant les dispositions des articles du décret (pris sous la dictature des Duvalier et non encore révisé) du 12 octobre 1977, qui accordent à l’État le monopole des services de télécommunications.
« Les informations diffusées doivent être exactes, objectives et impartiales. Elles doivent provenir de sources autorisées, à indiquer au moment de la transmission. Les responsables des émissions contrôlent les programmes pour éviter que des informations, mêmes exactes, (ne) puissent nuire à la population ou l’alarmer, par leur forme, leur présentation ou opportunité », dispose ce décret.
L’article 52 de ce décret stipule que « les émissions doivent être adaptées à la morale et ne rien tenir qui puissent troubler le développement moral et harmonieux de la jeunesse ».
« Certains médias n’ont pas pris le temps, conformément à l’article 2 du code de déontologie des médias et des journalistes d’Haïti, de ‘‘rechercher pour le public des informations, les vérifier, les situer dans un contexte, les hiérarchiser avant de les diffuser », a critiqué le Forum politique de socioprofessionnels progressistes haïtiens, dans une lettre ouverte, adressée au Conseil électoral provisoire (Cep), au Ministère de la culture et de la communication (Mcc) et au Conseil national des télécommunications (Conatel).
La note du Conatel ne fait aucune référence aux compagnie de télécommunications, qui ont permis, commercialment, à des partis politiques d’utiliser leur plateforme pour lancer, au soir du 20 novembre 2016, des pronostics à leurs abonnés sur les vainqueurs éventuels des scrutins (présidentiel et législatifs), alors que le résultats préliminaires des élections ne sont pas encore rendus publics par le Conseil électoral provisoire.
Seylement, le Conatel exhorte les opérateurs de services de télécommunications, qui ont fourni des services de qualité durant la tenue des élections du 20 novembre 2016, à toujours œuvrer dans ce sens, afin d’améliorer davantage, au quotidien, la qualité de leurs services.
Cette amélioration devrait permettre à la population de mieux jouir des avantages des Technologies de l’information et de la communication (Tic).
Le Cep a rappelé, dans un communiqué émis le 22 novembre 2016, l’interdiction qui est faite, à tout candidat ou parti politique, de s’autoproclamer vainqueur des élections (présidentielle et législatives) du 20 novembre 2016.
Le Ministère haïtien de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) a, pour sa part, condamné fermement, dans un communiqué, les menaces et intimidations, enregistrées suite à la tenue des élections présidentielles et législatives partielles du 20 novembre 2016.
De son côté, l’organisation « New england human rights organization » (Nehro) a souligné la nécessité de lancer une mise en garde aux partis politiques, en vue d’éviter d’éventuels affrontements, suite aux pronostics effectués sur les élections du dimanche 20 novembre 2016. [bd emb rc apr 23/11/2016 11:05]