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Haïti-Élections : Poursuite des manifestations de Fanmi Lavalas, malgré une mise en garde légale et institutionnelle

P-au-P, 22 novembre 2016 [AlterPresse] --- Des partisans du parti politique Fanmi Lavalas ont regagné, une nouvelle fois, ce mardi 22 novembre 2016, les rues de Port-au-Prince, en dépit de l’interdiction de toute manifestation (avant la publication des résultats officiels) par le décret électoral de 2015 et d’une mise en garde, lancée par le gouvernement provisoire haïtien, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Ayant démarré devant les ruines de l’église (catholique romaine) Saint-Jean Bosco (au centre-ville de Port-au-Prince), la manifestation de Fanmi Lavalas entendait dénoncer, de nouveau, ce que ce parti politique appelle un « coup d’Etat électoral », alors que les résultats préliminaires officiels des élections du 20 novembre 2016 ne sont pas encore rendus publics.

« Ce coup d’État ne passera pas dans le pays. Nous n’allons pas obéir. Nous ne mangerons pas la "banane" [assimilée au candidat à la présidence du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Jovenel Moise]. S’ils (les agents de la Police nationale d’Haïti / Pnh) tirent sur nous, nous mettrons le feu », sont parmi les slogans violents, scandés par les manifestants.

Des tirs nourris, dans le quartier populaire dénommé Solino, ainsi que des pneus usagés enflammés, à Delmas 2, ont été signalés.

La Police nationale d’Haïti (Pnh) a mis fin à la mobilisation des partisans de Fanmi lavalas, en lançant des gaz lacrymogènes sur les manifestants, qui tentaient de se regrouper dans les parages de la zone dénommée « Bel Air » (à Port-au-Prince).

Plusieurs sympathisants de la candidate à la présidence, sous la bannière de Fanmi Lavalas, Maryse Narcisse, avaient gagné les rues de Port-au-Prince, le lundi 21 novembre 2016, pour manifester contre les instances électorales.

Le dimanche 6 novembre 2016, lors d’un meeting politique à Cité Soleil (grande municipalité populaire au nord de la capitale), le représentant national de Fanmi Lavalas, l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, avait appelé les partisans du parti au « dechoukaj électoral » et à la « légitime défense » (une forme d’appels voilés à la violence), au cas où la candidate à la présidence, Maryse Narcisse, ne remporterait pas la présidentielle du dimanche 20 novembre 2016.

Le parti politique Fanmi lavalas continue régulièrement, dans ses discours et à travers ses organes de diffusion, de s’en prendre à la presse nationale, qu’il accuse de tronquer des extraits des déclarations, faites, par Aristide, le 6 novembre 2016, au village « la renaissance » à Cité Soleil.

Fanmi lavalas, qui joue « toujours à la victimisation », prétend toujours, dans ses prises de position publiques, représenter la majorité de la population en Haïti.

Le gouvernement haïtien a exhorté la Police nationale d’Haïti (Pnh) à poursuivre toutes celles et tous ceux qui font éloge de la violence, notamment à travers de fausses alertes, au lendemain de la journée électorale du 20 novembre 2016, dans un communiqué en date du lundi 21 novembre 2016.

Tout contrevenant aux dispositions du décret électoral, sur les manifestations et autres activités similaires, susceptibles de troubler l’ordre public, doit être aussi poursuivi, a-t-il exigé. [jd emb rc apr 22/11/2016 15:15]