P-au-P., 20 nov. 2016 [AlterPresse] --- 6 millions d’électeurs et d’électrices sont attendus aux urnes ce 20 novembre en Haïti où se déroulent des scrutins présidentiel et législatifs partiels, considérés par plus d’un comme un passage obligé.
Les Haïtiens ont à choisir entre 27 candidats à la présidence et doivent compléter le parlement par l’élection de 16 sénateurs (sur 30) et 25 députés (sur 109).
Ces élections à deux tours devaient être initiées le 9 octobre dernier, mais ont été reportées, en raison du passage du puissant ouragan Matthew dans le Sud et le Nord-ouest du pays avec un bilan de plusieurs centaines de morts et des dégâts évalués à 2 milliards de dollars.
Un deuxième tour est prévu le 29 janvier 2017 afin que le président élu puisse entrer en fonction au mois de février, suivant le calendrier établi par le Conseil électoral provisoire (Cep).
Pour une partie des législatives, il s’agit d’élections complémentaires, desquelles sortiront des élus qui donneront au parlement le quorum nécessaire de manière à assurer la rentrée parlementaire de janvier prochain.
Le processus électoral en cours est entamé depuis l’année dernière et n’a pas pu aboutir en janvier 2016, à cause de nombreuses accusations de fraudes, qui ont été, plus tard, documentées par une Commission d’évaluation et de vérification électorale (Ciev).
Le président Michel Martelly, qui n’avait organisé aucune autre élection durant son terme de 5 ans, avait du laisser le pouvoir à la fin de son mandat le 7 février. Suivant la formule d’un accord trouvé, l’ancien sénateur Jocelerme Privert a été élu par le parlement en tant que président provisoire pour un mandat de 4 mois.
Malgré la mise en place dès mars du Cep actuellement en place, le processus n’avait pu être achevé à temps.
Ces élections, dont la présidentielle est reprise à zéro, sont financées à hauteur de 55 millions de dollars par le trésor haïtien, suite au refus de la communauté internationale de les financer.
Après le passage de l’ouragan Matthew, les Etats-Unis sont revenus partiellement sur leur décision en mettant à disposition de l’Onu 5 millions de dollars pour contribuer à la réparation d’infrastructures en vue de faciliter la tenue des scrutins.
Pour les autorités, la stabilité est un des principaux enjeux des élections du 20 novembre.
« C’est seulement avec la stabilité, que nous serons en mesure de trouver des réponses à tous les maux, que vit Haïti », a affirmé le président Privert dans un message à la nation, le mardi 15 novembre.
Même son de cloche de la part du Cep. Son président, Léopold Berlanger, invite les citoyens et citoyennes à « remplir leur devoir civique » dans la paix et la sérénité lors de ces élections organisées, dit-il, en conformité avec la loi et dont les résultats doivent être respectés. [apr 20/11/2016 00 :20]
Photo d’archive, Ounaminthe, 25 octobre 2015