La compagnie Newmont Mining Corporation a formulé une demande d’un permis de « recherche », qui pourrait l’autoriser à faire des forages. « Ce permis n’est pas encore accordé à Newmont ». Pour qu’une compagnie soit détentrice d’un permis de « recherche », il faut qu’une convention soit paraphée avec l’Etat haïtien, précise l’ingénieur géologue Claude Prépetit, directeur général du Bme.
P-au-P, 23 nov. 2016 [AlterPresse] --- --- Le Kolektif jistis min (Kjm) dénonce la réactivation, par l’État haïtien, d’un « task force » (groupe de travail), en vue de favoriser une éventuelle exploitation, par des compagnies, des ressources minières d’Haïti, notamment dans le département du Nord-Ouest, après le passage (les lundi 3 et mardi 4 octobre 2016) de l’ouragan Matthew sur le pays.
« Cette réactivation rentre dans le cadre d’une logique de marchandage », indique l’un des membres du Kjm, Olriche Jean-Pierre, lors d’une conférence de presse, tenue le jeudi 17 novembre 2016 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Il pointe du doigt l’implication de la compagnie minière « Newmont Mining Corporation » (Ndlr : une société basée à Denver, aux Etats-Unis d’Amérique), qui profiterait de la catastrophe, provoquée par Matthew, pour distribuer des aides alimentaires dans les communautés concernées par cette démarche, plus précisément la commune de Jean Rabel dans le Nord-Ouest .
Cette compagnie, qui voudrait détourner l’attention des paysans sur la question minière, détiendrait des permis ..., fait-il savoir.
La compagnie Newmont Mining Corporation détient un permis de « prospection », confirme le directeur général du Bureau des mines et de l’énergie (Bme), l’ingénieur géologue Claude Prépetit, interrogé, le 23 novembre 2016, par AlterPresse.
« Le permis de prospection ne permet pas à des compagnies minières de faire des forages. Ce permis leur permet de faire seulement des recherches », explique Prépetit.
La compagnie Newmont Mining Corporation a formulé une demande d’un permis de « recherche », qui pourrait l’autoriser à faire des forages.
« Ce permis n’est pas encore accordé à Newmont ».
Pour qu’une compagnie soit détentrice d’un permis de « recherche », il faut qu’une convention soit paraphée avec l’Etat haïtien, précise l’ingénieur géologue Prépetit.
« Le véritable intérêt des compagnies minières, c’est d’exploiter nos ressources, dans le sous-sol, dans une logique extractive, au profit des pays industrialisés et au détriment des intérêts d’Haïti », souligne, pour sa part, le Kolektif jistis min.
Les expériences d’exploitations des mines - dans les pays du Sud, de l’Afrique et dans les pays de l’Amérique latine - ont laissé des dégâts écologiques. L’utilisation des produits toxiques, lors de ces exploitations, a pollué et diminué considérablement les eaux et les réserves, met en garde le Kolektif jistis min.
Il exhorte l’État haïtien à faire marche arrière, dans ce projet d’exploitation, et l’encourage à mettre en place des moyens, visant à relancer l’agriculture nationale.
Des mesures doivent également être prises pour répondre aux dégâts écologiques, causés par le passage de l’ouragan Matthew.
Le Kjm avait déjà dénoncé une tentative du gouvernement de publier un décret sur les ressources minières, susceptible de mettre en péril l’environnement d’Haïti.
Le Kolektif jistis min regroupe, entre autres, plusieurs organisations, comme la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), la plateforme Groupe d’appui aux réfugiés et rapatries (Garr), la plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh) et le Mouvement démocratique populaire (Modep). [jd emb rc apr 23/11/2016 15:10]