P-au-P, 10 nov. 2016 [AlterPresse] --- Des personnalités de secteurs sociaux, économiques et universitaires expriment leurs vives inquiétudes face à l’élection, le 8 novembre 2016, du milliardaire Donald John Trump, 70 ans (Ndlr :il est né le 14 juin 1946 dans le quartier de Queens à New York), comme président des États-Unis d’Amérique, dans des interviews accordées à AlterPresse.
Cette élection de ce novice en politique aura des conséquences économiques, politiques et sociales sur Haïti, selon ces divers secteurs.
Les États-Unis d’Amérique vont certainement durcir leur politique migratoire contre toutes celles et tous ceux, qui ne sont pas en règle avec les normes américaines, prévient le directeur exécutif de l’Initiative de la société civile (Isc), Rosny Desroches.
« Les États Unis peuvent enclencher des opérations de déportations de certains de nos compatriotes, qui se retrouvent dans une situation irrégulière. Nous pourrions nous attendre à des déportations beaucoup plus importantes que celles effectuées dans le passé », poursuit l’Isc.
Il serait un peu plus difficile, pour des Haïtiennes et Haïtiens, de se rendre aux États-Unis d’Amérique et d’obtenir la nationalité américaine.
Le mardi 8 novembre 2016, le gouvernement des États-Unis d’Amérique a repris, par voie aérienne, les déportation de sans-papiers en direction d’Haïti, d’après le journal américain Miami Herald.
Un effectif de 70 ressortissants haïtiens, provenant du Brésil, en traversant la frontière mexicaine, pour parvenir à San Diego (en Californie) ont, déjà, été déportés vers Haïti.
« L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis génère beaucoup d’inquiétudes, parce que c’est quelqu’un qui prône le protectionnisme, reconnaît l’économiste Eddy Labossière, interrogé par AlterPresse.
« Immédiatement après l’élection de Trump, les marchés financiers ont chuté, parce qu’il n’inspire pas confiance. L’économie ne fonctionne pas avec l’inquiétude ».
Le retour de l’Amérique au protectionnisme impliquera la fermeture de sa frontière au commerce international, prédit Labossière.
Pour lui, Trump veut remettre en question les relations économiques et commerciales, tissées depuis avant la seconde guerre mondiale (1939 - 1945).
« C’est un cyclone, un tremblement de terre, qui se sont produits sur le monde, avec l’élection de Trump, qui va stopper tous les accords commerciaux », affirme Labossière.
Pourraient être remises en question la loi Hope, qui a permis aux produits d’Haïti d’entrer aux États-Unis sans payer le droit de douane, et les aides fournies au pays, à travers l’Agence américaine pour le développement international (Usaid).
« La politique de Trump envers Haïti dépendra de ce que nous choisirons d’écrire dans son cahier », souligne, pour sa part, le professeur et constitutionnaliste, Georges Michel.
Georges Michel se dit favorable à l’élection de ce nouveau président, parce que ce dernier va se débarrasser de la famille Clinton en Haïti.
L’ancien président des Etats-Unis d’Amérique, William Jefferson (Bill) Clinton aurait dilapidé une bonne partie de l’aide financière, octroyée à Haiti, suite au tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010.
La Chambre de commerce haitiano-américaine et d’autres organisations doivent constituer un groupe de pressions, pour discuter d’une seule voix avec Trump, recommande Georges Michel. [jep emb rc apr 10/11/2016 10:55]