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Haïti-Matthew : Un profond cri d’alarme en faveur de la Grande Anse, lance l’ancien sénateur Maxime Roumer

P-au-P, 04 nov. 2016 [AlterPresse] --- L’ancien sénateur et candidat au sénat Jean Maxime Roumer, également recteur de l’Université de la nouvelle Grande Anse (une partie du Sud-Ouest), lance un cri d’alarme « extrême » aux autorités étatiques, pour qu’elles viennent en aide aux sinistrés de ce département, un mois après le passage (les lundi 3 et mardi 4 octobre 2016) de l’ouragan Matthew.

Les personnes sinistrées, notamment dans les zones situées dans les mornes, n’ont reçu aucune aide depuis presqu’un mois, rapporte l’ancien sénateur, invité à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 5 et dimanche 6 novembre 2016 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).

« C’est quelque chose d’atroce. Il n’y a ni abri, ni nourriture dans les mornes. C’est une situation terrible », déplore-t-il.

Il ajoute que, même si, à Jérémie, l’aide circule, elle est, malgré tout, absente dans les zones situées dans les mornes comme Doko, Fon Kochon et Kastiyon.

Des sinistrés ont passé plus de 25 jours, sous la pluie, dans plusieurs zones, où toutes les maisons ont été détruites, alerte-t-il.

Durant son intervention, en première partie de l’émission, Maxime Roumer indique aussi que, dans trois sections communales, situées en haute montagne, 600 morts auraient été dénombrés, sans compter les personnes disparues, indique Roumer.

Les autorités haïtiennes font, à dessein, une sous-évaluation des chiffres, estime le recteur, qui dit, toutefois, éviter toute polémique « qui n’est pas nécessaire, quand un peuple est à genoux ».

Le nombre de morts pourrait être évalué à plus de 1,200 pour le département de la Grande Anse uniquement, informe-t-il.

546 morts, 128 disparus et 439 blessés ont été enregistrés lors du passage de l’ouragan Matthew, indique le président Jocelerme Privert, en conférence de presse, ce vendredi 4 novembre 2016.

Certaines autorités affirment subir des pressions, du pouvoir central, pour ne pas dévoiler les chiffres réels de cette catastrophe, rapporte l’ancien sénateur.

Ces chiffres montreraient une faiblesse considérable, dans la gestion de la préparation au passage du cyclone Matthew, affirme-t-il.

Des ravages ont eu lieu, notamment dans les montagnes et zones côtières, qui n’ont pas été préparées pour faire face au cyclone, selon l’ancien sénateur.

Les actions, mises en œuvre par le gouvernement pour répondre aux besoins, sont insuffisantes, critique-t-il, appelant les autorités à collaborer avec les communautés paysannes de certaines zones, en vue d’une meilleure gestion de la catastrophe.

Lors du passage de Matthew, la population n’était pas réceptive aux messages des autorités, parce que la mémoire des catastrophes passées n’est pas entretenue en Haïti, déplore-t-il.

En plus de l’exode rural, dans le département de la Grande Anse, il dit observer l’inverse de ce phénomène, en l’occurrence la venue d’« aventuriers » dans des zones affectées, à cause de la présence de l’aide et du marché noir.

Il critique l’irresponsabilité de l’État, qui ne fait rien par rapport à la hausse des prix des produits comme la gazoline.

Roumer, qui dit craindre une fuite des agriculteurs vers d’autres lieux, appelle à une véritable politique agricole, car c’est « le moment idéal ». [emb gp apr 04/11/2016 16:20]


TiChèzBa, édition du 29 octobre 2016, invité David Nicolas, ingénieur-agronome

La catastrophe, provoquée par l’ouragan Matthew, devrait être vue, en plus d’un désastre, comme une opportunité également, pour améliorer les actions de développement dans le pays, notamment au niveau de l’agriculture, estime l’ingénieur-agronome David Nicolas. http://www.alterpresse.org/spip.php?article20826